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BROSSARD.

Mon frère ! mon frère !… Que diable, un homme qui s’est assis sur les bancs…

BENOÎT.

Un innocent ! la société lui doit une réparation… et je me suis chargé de la lui donner. Voilà comme je suis !

BROSSARD.

Oui ? (À part.) Il est bête comme les souliers d’un Auvergnat ! Heureusement que l’autre ne viendra pas, il se rendra justice.

CÉLINE, entrant. [Benoît, Céline, Brossard.]

Papa, papa, vos invités arrivent.

BENOÎT.

Venez, mon gendre, venez… je vais vous présenter officiellement.

BROSSARD.

Enfin ! (À Céline.) n’oubliez pas les trois premières ! (Benoît et Brossard sortent par la droite.)


Scène VI

CÉLINE, puis MALVOISIE.
CÉLINE, seule cherchant quelque chose.

Comprend-on ma tante, qui en arrivant a perdu son éventail… un éventail de prix ! Mais où peut-il être ? (Elle cherche.)

BABOCHET, annonçant du fond.

Monsieur Malvoisie ! (Malvoisie entre et salue de tous côtés, embarrassé de sa contenance.) [Malvoisie, Céline.]

CÉLINE, à part, le regardant.

Un invité sans doute. (saluant.) Monsieur !

MALVOISIE.

Pardon… mademoiselle… le nommé Benoît, s’il vous plaît ?

CÉLINE.

C’est mon père, monsieur, je vais le prévenir.

MALVOISIE.

Vous êtes la fille du bourgeois ?

CÉLINE, étonnée.

Comment, du bourgeois ?

MALVOISIE.

Alors, permettez-moi, de vous remettre cet éventail que j’ai trouvé dans l’escalier.

CÉLINE, le prenant vivement.

Celui de ma tante… Ah ! qu’elle va être heureuse ! (En