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LE DESTIN DES HOMMES

— Très bien, très bien, reconnut M. Bardu. Je vois que vous êtes encore plus fort que je croyais. C’est mon opinion que vous êtes l’un de nos meilleurs athlètes et que vous êtes appelé à vous faire un grand nom dans le monde du sport. Il vous faudra cependant pratiquer ferme mais vous aurez ici tous les avantages possibles. Ma salle est à votre disposition.

Urgel buvait avec délices les paroles de M. Bardu. Celui-ci regardait son visiteur et une idée lui voletait dans le cerveau.

— Que diriez-vous de prendre part à ma prochaine séance, vendredi soir ? interrogea-t-il.

— Mais je ne demande pas mieux, répondit Urgel absolument enthousiasmé.

— C’est très bien. Alors préparez-vous chaque après-midi. Vendredi sera une date importante dans votre vie.

Urgel était absolument enchanté. Dès le lendemain, il se mettait à l’entraînement. Pendant plus de deux heures, il pratiqua avec les haltères et la barre à sphères.

Le soir de la séance, il y avait sept athlètes au programme, mais tous des poids légers et des poids moyens. Urgel se trouvait là dans une classe à part car il pesait 185 livres. Il y avait salle comble pour voir les hommes forts à l’œuvre. Urgel était le dernier au programme. Lorsqu’il s’avança sur la petite estrade et que le public vit sa puissante musculature, il fut chaleureusement applaudi. Encouragé par cet accueil, il fournit tout l’effort dont il était capable et réussit quatre tours d’une façon parfaite. Lorsqu’il prit un énorme haltère au plancher et, d’un élan, le mit au-dessus de sa tête, ce fut un triomphe. Urgel était ravi. Une demi-heure plus tard, les recettes comptées, M. Bardu lui