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IMAGES DE LA VIE

Les yeux de

 La Silencieuse.

 La Mystérieuse.

 L’Éprise de Chimère et d’impossible Idéal.

 La Malchanceuse.

Les yeux de Celle au Cœur douloureux.

Aux heures d’amour : Ses grands yeux bleus encadrés d’or se fondaient de douceur dans la figure transfigurée.

Ses yeux disaient le don complet et absolu de tout son être, de toute la femme.

Puis, les fleurs d’azur se fermaient : les yeux se révulsaient, et Dercey ne voyait plus qu’un mince croissant blanc, laiteux.

Dans les minutes divines, sous l’empire de la volupté, la figure extasiée d’Aline était marquée par des yeux de folie, de tempête, des yeux égarés, aux pupilles extraordinairement dilatées, des yeux fleuris de larges taches noires, puits d’ombre attirants comme l’abîme.

Des yeux de démence.

Aux heures sombres : Des yeux fixes, absents, étrangers, qui semblent regarder le passé ; des yeux aveugles aux choses environnantes.

Des yeux baissés de victime qui ne veut pas voir venir les coups.

Des yeux qui ont versé un déluge de larmes.

Des yeux qui disent les peines irrémédiables.

Des yeux figés.

Des yeux de glace sous lesquels roule l’énorme source des larmes.

Des yeux blêmes comme les fenêtres des maisons abandonnées.

Des yeux de rêve, éveillée ; des yeux de cauchemar.

Des yeux qui savent que les êtres et les choses sont hostiles, que tout le monde est contre la malheureuse.

Des yeux d’être battu qui se renferme en lui-même pendant qu’on le torture et qu’on le martyrise.