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III.


LE RAPATRIEMENT

Voilà une question qui s’agite depuis longtemps, et qui est de nature à flatter les sentiments les plus nobles et les plus légitimes de nos compatriotes.

Malgré les plus vifs désirs de voir se réaliser ce projet que caressait avec plaisir mon imagination, j’en suis venu à la conclusion, après de nombreux efforts tentés concurremment avec le rév. Père Fournier, résidant aux États-Unis, que ce mouvement ne pouvait pas se faire avec le succès que j’avais rêvé.

Les Canadiens fixés aux États-Unis peuvent être classés en trois catégories : ceux qui sont riches ou vivent avec aisance ; ceux qui sont nés aux États et sont accoutumés à la vie des manufactures ; ceux qui sont des cultivateurs originaires du Canada, ont vécu au pays, et pleurent la patrie absente.

Quant aux deux premières classes, nous les recevrons toujours à bras ouverts, mais il ne serait pas prudent de les déranger de leurs occupations lucratives ou d’un état auprès duquel celui de défricheur parait beaucoup trop dur. Ce sont des frères qui perpétuent nos traditions avec honneur aux États-Unis : ils ont toujours une grande place dans notre cœur !