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7. Et le soldat a été emmené captif, et ses servantes étaient conduites, gémissant comme des colombes et murmurant dans leurs cœurs.

8. Et Ninive, ses eaux étaient comme une piscine d’eaux ; mais eux ont pris la fuite : arrêtez, arrêtez, et il n’est personne qui revienne.

9. Pillez l’argent, pillez l’or ; et ses richesses en toute sorte de choses précieuses sont sans fin.

10. Ninive a été dévastée, déchirée, mise en pièces, et le cœur s’est fondu, et il y a eu faiblesse dans les genoux, défaillance dans tous les reins ; et les faces d’eux tous étaient comme le noir d’une marmite.

11. Où est Ninive, demeure des lions, et propre au pâturage des petits des lions, vers laquelle allait le lion, afin d’y entrer, ainsi que le petit du lion, et il n’y a personne qui l’épouvante.[1]

12. Le lion a ramassé suffisamment pour ses petits, et a égorgé pour ses lionnes ; et il a rempli de proie ses tanières, et son repaire de rapine.

13. Voici que moi je viens à toi, dit le Seigneur des armées, et je mettrai le feu à tes quadriges, et je les réduirai en fumée, et le glaive dévorera tes lionceaux ; et j’exterminerai de la terre ta proie, et l’on n’entendra plus la voix de tes messagers.[2]

CHAPITRE 3.


1. Malheur, cité de sang, tout entière au mensonge, pleine de brigandages ; la rapine ne te quittera pas.[3][4]

2. Voix du fouet et voix de l’impétuosité de la roue, et du cheval qui frémit, du quadrige brûlant, et du cavalier qui monte ;

3. Et du glaive brillant, et de la lance étincelante, et de la multitude tuée, et de la ruine cruelle ; et les cadavres sont sans fin, et ils tomberont sur leurs corps morts.[5]

4. À cause de la multitude des

    dite de Bellino, parle des dégâts et des dévastations produites par une inondation dans un palais royal de Ninive. ― Ouvrir les portes des fleuves, c’est en rompre les digues et donner aux eaux libre carrière. L’historien syrien Barhébræus dit que lorsque le perse Arbace prit la ville, il brisa les portes du Tigre et inonda ainsi Ninive.

  1. Nah. 2,11 : Propre au pâturage ; le mot pascua est ici le féminin de l’adjectif pascuus, comme le prouve le relatif suivant, laquelle (quam), qui représente lui-même le substantif Ninive.
  2. Nah. 2,13 : J’exterminerai, etc. ; je ferai que tu ne pourras plus ravir de proie sur la terre, ou bien, j’enlèverai de ton pays tout ce que tu as pris aux autres. ― L’on n’entendra plus, etc. ; allusion au discours impie et menaçant de Rabsacès, messager de Sennachérib. Voir 4 Rois, 18, verset 17 et suivants ; 2 Paralipomènes, 32, verset 9 et suivants ; Isaïe, 36, verset 2 et suivants.
  3. Nah. 3,1 : Voir Ezéchiel, 24, 9 ; Habacuc, 2, 12. ― De sang ; littéralement, et par hébraïsme, de sangs. Voir Ezéchiel, 22, 2.
  4. Nah. 3,1 : 7 Les sauterelles des sauterelles, les petits des sauterelles, les jeunes sauterelles.
  5. Nah. 3,3 : Sans fin ; sans nombre. ― Ils tomberont, etc. ; c’est-à-dire, les soldats tomberont et ne pourront pas avancer, tant sera grand le nombre des corps morts des Ninivites.