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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Plymouth, pour lui annoncer son retour ; mais le bâtiment qui porta son message fut pris par un corsaire malouin.

Le lendemain, 17 juillet, la flotte ennemie, encore en vue se retirait, en passant par Granville, où elle envoya quelques bombes, avant de rentrer en Angleterre.

Le résultat de cette deuxième attaque sur Saint-Malo, aussi décevante pour les assaillants que la précédente, se bornait à des dommages matériels, qu’on évalua à 300.000 livres ; 5 à 600 bombes étaient tombées sur la ville, y brûlant sept maisons, et en endommageant huit ; huit personnes avaient été tuées, tant dans les forts que dans la ville, qui avait envoyé à l’ennemi 447 bombes, et tiré 1189 coups de canon[1].

« Le Roi », rapporte Dangeau, dans son journal, « apprit par le chevalier de Hautefort, qui arriva de Saint-Malo, le détail des dommages que les bombes avaient faits. En sortant du conseil, comme il entrait chez Madame de Maintenon, il nous parût qu’il était irrité de la cruauté de toutes ces bombarderies ; il

  1. Bibliothèque Nationale. Manuscrits. Nouvelles acquisitions françaises, 9392.