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LA GUERRE DE COURSE

n’était pas armé[1]. Il fut suivi, presqu’aussitôt, par douze vaisseaux et par autant de galiotes, dont moitié restèrent à la voile, et les autres jetèrent l’ancre avant d’ouvrir le feu.

A la faveur de la fumée, l’ennemi envoya bientôt un brulôt, qui essaya de s’accrocher au rempart de la Conchée, tandis qu’un autre bâtiment, « rempli d’artifice », s’efforçait de mettre le feu aux plateformes, en bois, des pièces.

Mais le courant fit dévier ces deux embarcations, qui touchèrent un rocher, et qui sautèrent, en projetant, sur les défenseurs du fort, des débris et des flammes, et en incendiant les logements, couverts de prélarts goudronnés.

Dans son rapport, le capitaine de la Marguerie, commandant du fort, dit qu’à ce moment, « son équipage, composé de toutes sortes de gens, était fort intimidé » et qu’il eut « beaucoup de peine à les remettre » ; puis il ajoute : « les ennemis, voyant cet accident, redoublèrent leur canon, et leurs bombes, et firent avancer des petits bâtiments, chargés de monde, pour faire quelque tentative, si

  1. Rapport du capitaine de la Marguerie.