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LA GUERRE DE COURSE

quatre bordées, et fut rejoint par le marquis de Nesmond, qui combattit l’Espérance si vivement, qu’il la démâta, et qu’il s’en rendit maître, après une belle résistance, à la tombée de la nuit.

De l’autre côté, après un violent engagement, le St-Antoine était parvenu, aux dernières lueurs du jour, à ranger de si près l’Anglesey, qui cherchait toujours à se dégager et à fuir, que Luc de La Villestreux et du Coudray Perrée, tous deux sur le gaillard d’avant, les armes à la main, firent monter, sur le pont, tous les hommes disponibles, et s’apprêtaient à faire battre la charge, après avoir jeté les grappins d’abordage, quand le petit mât de hune du St-Antoine fut coupé par une bordée de l’Anglesey, ce qui ralentit sa manœuvre.

Presqu’en même temps, le sieur de La Villestreux était frappé, à l’épaule, par un biscaïen, qui le jeta, sanglant et inanimé sur le pont.

Dans le désarroi qui suivit, et par une obscurité profonde, l’Anglesey accélérait sa fuite et parvenait à s’échapper.

Le St-Antoine avait fortement souffert. Il avait perdu dix hommes tués, 35 blessés et reçu « deux coups de canon dans son mât de