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LA GUERRE DE COURSE

Le 25 du même mois, étant à 35 lieues ouest des îles Sorlingues, vers 5 heures du soir, on aperçut trois vaisseaux de la flotte d’Angleterre : l’Espérance (76 pièces de canon, 400 hommes d’équipage), commandée par le sieur Robinson, chef de l’escadre ; l’Anglesey,[1] (52 pièces de canon), et un brûlot.

L’escadre française, sous pavillon anglais, donna aussitôt la chasse à l’ennemi.

En avant, se trouvaient, à gauche, le Français, commandé par du Guay Trouin, et, à droite, le St-Antoine, tous deux à la même hauteur, et à quelques portées de canon l’un l’autre.

Le Français, dit du Guay Trouin dans ses mémoires, « joignit l’Espérance à bonne portée de fusil, et se préparait à l’aborder, avec dessein de ne pas lui tirer un coup avant d’avoir jeté les grappins à son bord. »

À cette vue, le marquis de Nesmond, qui était en arrière, et à grande distance, fit tirer un coup de canon, tout en conservant le pavillon anglais. Ce signal ayant été interprété, par les officiers qui entouraient du Guay Trouin, comme un ordre pour surseoir à l’at-

  1. Du Coudray-Perrée, dans son rapport, appelle ce bâtiment l’Inglecé.