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DEUX CORSAIRES MALOUINS

d’avant, cette manœuvre était lente et difficile ; aussi, pendant qu’il l’exécutait, le capitaine du navire opposé s’étant rapproché, arbora le pavillon anglais, et en même temps, tira un coup de mousquet, immédiatement suivi d’une volée de coups de canon, qui dégréa le Beaulieu de son grand hunier.

Le sieur du Coudray Perrée riposta, alors, vigoureusement de toute son artillerie, et son équipage combattit « généreusement », suivant les termes de son rapport, pendant quatre heures.

Mais, le Beaulieu qui ne pouvait manœuvrer, était également hors d’état de tenir tête à un adversaire comme le Douvres, de 52 canons, de la marine royale d’Angleterre, auquel il avait à faire.

Il y aurait eu un moyen de salut, l’abordage ; mais il était inexécutable, par suite de la disproportion des deux vaisseaux, et de la différence de niveau entre leurs ponts.

Bientôt les débris des voiles, des mâts abattus, les morts et les blessés encombraient les gaillards, et les ponts ; une grande partie, de l’artillerie était réduite au silence avant midi.

Alors, le commandant du Beaulieu, estimant sans doute que « démesure n’était pas