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LA GUERRE DE COURSE

le font, et à éviter, par là, à être tant exposés. Je crois qu’il sera cependant difficile de les obliger à suivre cet ordre, à moins que vous ne donniez un ordre absolu, qu’ils ne puissent faire autrement sans quelque peine.[1] »

Quoi qu’il en soit, cette séparation du Beaulieu et du Saint-François d’Assise, dans des parages sillonnés par des vaisseaux de guerre ennemis, devait être fatale.

Deux jours après sa rencontre avec la flûte suédoise, par temps très brumeux, en latitude de 48° nord, non loin d’Ouessant, et vers 8 heures du matin, du Coudray Perrée aperçut un gros vaisseau qui se rapprochait de lui, à quelques portées de canon, sous pavillon français.

Il prit, néanmoins, ses dispositions de combat ; et presqu’aussitôt, reconnaissant qu’il avait devant lui une force très supérieure, il voulut, en manœuvrant, reprendre l’avantage sur son adversaire, qui était sous le vent, et qui s’avançait à toutes voiles.

Mais, pour le Beaulieu privé de ses voiles

  1. Bibliothèque Nationale. Manuscrits. Nouvelles acquisitions françaises, 9392.