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DEUX CORSAIRES MALOUINS

cheux combat de nuit, avec un vaisseau de guerre suédois, qui, me prenant pour un Turc, me combattit le premier, et s’y opiniâtra jusqu’au jour, qui lui fit connaître son erreur. Pour comble de malheur, la fièvre jaune se mit dans mon équipage, etc. »

Dans l’ardeur de la poursuite, et à cause du mauvais temps, le Beaulieu et le Saint-François d’Assise avaient sérieusement souffert dans leurs voiles.

Après avoir partiellement réparé ces avaries, les deux capitaines convinrent de se rendre isolément à Lisbonne, de s’y rejoindre, et d’y faire caréner et ravitailler leurs navires.

Cette funeste habitude, des corsaires malouins, de se séparer en cours d’opérations, n’avait pas échappé à la vigilance des autorités navales, car le chevalier de St-Maure, adjoint au gouverneur de Saint-Malo, écrivait à la même époque au secrétaire d’État de la marine : « J’ai vu M. de Gastines[1], au sujet des corsaires de cette ville, et je lui ai communiqué vos intentions afin de pouvoir les résoudre à naviguer plus ensemble qu’ils ne

  1. M. de Gastines était commissaire ordonnateur de la Marine, à Saint-Malo.