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LA GUERRE DE COURSE

en présence d’une frégate de 40 canons, portant pavillon anglais.

Après un instant d’hésitation, se sentant favorisé par le vent, il mit le cap sur l’ennemi, et après avoir jeté la terreur et la mort, dans ce gros bâtiment, par plusieurs salves de coups de canon, de mousqueterie, et de grenades, il le vit tournoyer pour essayer d’échapper à un abordage menaçant.

Bien que privé de son mât de misaine, qui venait d’être abattu dans le combat, le Saint-Antoine poursuivit son adversaire jusqu’à la nuit, en lui tirant plus de 200 coups de canon.[1]

Mais alors, Luc de la Villestreux jugea inutile de pousser plus loin ; il abandonna la lutte, et rentra dans le port de la Rochelle, pour s’y ravitailler et pour y faire réparer les avaries de sa frégate.

Peu après, le 13 avril, il arrivait à Saint-Malo, avec sa dernière prise.

Peu d’expéditions de ce genre surpassent, par la rapidité, et par l’importance du succès,

  1. Rapport du sieur de La Villestreux. Archives de l’Amirauté. Mairie de Saint-Malo, C. 4.