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LA GUERRE DE COURSE

Le navire ennemi est obligé d’amener, mais le combat l’a mis dans un tel état, qu’on est forcé de le couler, après avoir pris la cargaison et fait monter l’équipage à bord du Jean de Grâce.

Survient alors un ouragan, qui oblige la Souquetière à relâcher, avec sa prise, sur la côte de Bretagne. Pendant ce temps d’arrêt, dix-huit hommes désertent avant le retour à Saint-Malo.

Ce dernier fait n’était pas rare. Il s’était produit, peu de temps avant, sur le Coëtquen, qui était rentré à Saint-Malo le 14 août de la même année 1692.


Le rapport que fit du Guay Trouin, comme commandant du Coëtquen, est intéressant parce qu’il est unique à Saint-Malo.

Si l’on parcourt, en effet, tous les registres contenant les déclarations des corsaires, on est surpris, d’abord, de n’y trouver qu’une seule fois la signature de du Guay Trouin, c’est à la fin du susdit rapport[1].

En réalité, ce fait n’est pas aussi étrange qu’il

  1. Sans parler des Mémoires de du Guay-Trouin, dont le manuscrit est déposé à la Bibliothèque municipale de Saint-Malo.