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DANS LA MER DU SUD

français, d’abord incarcérés à Callao, furent ensuite embarqués, avec tous les équipages, sur deux des prises, qui les conduisirent, sous bonne escorte, à Saint-Jean-de-Luz et à Port-Louis, avant d’être livrées elles-mêmes aux autorités espagnoles.

À la suite de ce lamentable incident[1], aboutissement logique des faiblesses et des complaisances, les armateurs de Saint-Malo, lésés, envoyèrent une supplique au Régent, qui répondit en prodiguant des promesses. Mais, dès lors, les voyages à la mer du Sud cessèrent complètement, jusqu’en 1719.

Pendant les hostilités qui éclatèrent, à cette époque, entre la France et l’Espagne, il y eut bien quelques expéditions, mais qui se firent dans de mauvaises conditions, car, presqu’aussitôt, la Compagnie des Indes, fondée par Law, réclama le privilège de ce commerce, et voulut substituer son monopole, aux initiatives individuelles.

L’échec complet de cette tentative ayant coïncidé avec l’effondrement de tout le système financier, on méconnut, à la suite de cette

  1. Le sieur Martinet mourut en 1722, à Madrid.