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DEUX CORSAIRES MALOUINS

dants des autres bâtiments, à l’ancre dans les ports, ne soupçonnaient la gravité.

C’était une escadre de bâtiments de guerre, portant le pavillon espagnol, et commandée par un Français, le sieur Martinet, dont il faut donner les antécédents[1] :


En 1714, le docteur Helvétius avait été appelé, de Paris, à la cour d’Espagne, pour soigner la Reine.

Par son influence, et par l’intermédiaire du président Orry, qui se trouvait à Madrid pour y réformer les finances, il avait obtenu que son gendre, le lieutenant des vaisseaux du Roi Martinet, de réputation douteuse, serait chargé d’acheter en France, pour le compte de l’Espagne, des navires de guerre, dont le Roi Philippe V avait un besoin urgent.

Afin de faire aboutir la négociation, Martinet s’adjoignit un autre aventurier, l’abbé Jouin, que nous connaissons. Par l’intermédiaire de cet ecclésiastique, dont les agissements, peu compatibles avec les fonctions sacerdotales, allaient motiver l’arrestation, il fit

  1. E. W. Dahlgren. L’Expédition Martinet. Paris, H. Champion, 1913.