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DEUX CORSAIRES MALOUINS

resques du rédacteur du journal du Président de Grénédan :

« Les Portugais sont vêtus fort proprement », dit-il, « et de même qu’en France, sans aucune différence, ni exception ; et il s’y trouve quantité de beaux hommes parfaitement bien faits. Le sexe y est aussi fort beau ; mais, si on doit s’en rapporter aux gens du pays, il n’y a pas quatre femmes vertueuses dans la ville. Elles se font porter sur un hamac tendu sur un bâton, porté par deux nègres, et au dessus duquel est une impériale fort propre. Elles ne sortent de leurs maisons, dans ces palanquins, que pour aller à l’église, et faire quelques visites ; mais on les voit dans les maisons, assez librement, quand les maris n’y sont pas ; et qui, lorsqu’ils y sont, à leur seul aspect, font garder le silence, et baisser la vue, ce qui fait assez voir leur jalousie ; ce n’est pas à tort. »

« Il n’y a que l’évêque du lieu qui roule carrosse, et les hommes de distinction ne vont point dans les rues, qu’ils n’aient un grandissime parasol, porté par un nègre, qui donne