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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Ce métal était, en effet, si répandu dans ces régions, que les habitants, même dans les campagnes les plus reculées, s’en servaient pour toutes sortes d’usages, pour leurs ustensiles de cuisine, leurs plats, leurs assiettes, les vases, etc. C’était de l’argent à un titre inférieur, mais avantageux pour les échanges.

Moins, cependant, que l’argent provenant des mines de Potosi, après une manipulation sommaire. On rangeait d’abord, par blocs, la terre tirée des meulières, après l’avoir imprégnée d’eau. Puis, on procédait au pétrissage de ces blocs, sur lesquels on projetait du mercure, et ensuite à leur lavage. On obtenait ainsi un précipité, qu’on chauffait jusqu’à évaporation, dans des moules ayant la forme de pommes de pin, et d’où l’on tirait des masses en argent, un peu poreuses, appelées « pignes ».

C’étaient surtout ces pignes qu’on allait entasser dans les cales des navires malouins.

Arica était l’échelle de Potosi, mais aussi d’autres centres miniers tels que Chiquizaca, Lipes, Oruro et Chiqui Aguillo ; ce dernier, distant de deux lieues de la ville de la Paz, produisait des pépitas d’une dimension parfois prodigieuse, bien que les mines d’or les plus productives se trouvassent plutôt dans le