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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Nombreux aussi étaient les nègres venus d’Afrique.

Et, enfin, au dessus d’eux, pour les exploiter, les Espagnols.

Pour contenir ces populations, maintenues dans l’ignorance et la servitude, et pour s’opposer aux incursions étrangères, le Vice Roi disposait à Lima et à Callao, d’un petit noyau de troupes espagnoles solides, que secondaient, insuffisamment, des milices, ou des forces indigènes, composées d’Indiens ou de nègres, encadrées, parfois, par des Espagnols, mais indisciplinées, irrégulièrement payées, mal habillées, mal armées, et sans instruction ; elles étaient réparties dans les postes, ou « présidios », à l’intérieur, ou sur certains points fortifiés de la côte.

Quant à la flotte, elle ne comprenait, malgré un personnel d’officiers supérieurs assez nombreux, que quelques vieux bâtiments, à peu près inutilisables, immobilisés dans le port de Callao, et quelques embarcations légères, aussi insuffisantes pour assurer les communications que pour protéger le littoral.

A côté de cette désorganisation, qui aurait dû faire prévoir, à la métropole, la perte inévi-