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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Sans se laisser attarder, les voyageurs levèrent l’ancre, et après avoir été obligés de céder, parfois pendant des journées entières, à la violence des marées, qui les rejetaient vers l’est, ils parvinrent à se maintenir dans leur direction primitive, et à mouiller dans la baie du port Saint-François, si favorable à la pêche, qu’ils y prirent des centaines de gros poissons en quelques heures.

Puis, doublant le cap Piller, et des rochers, appelés les quatre Evangélistes, ils se trouvèrent enfin, le 8 mars, dans le Pacifique, après une heureuse traversée du détroit, car elle n’avait duré qu’un mois.

Ce passage, entre les deux Océans, avait été parcouru, pour la première fois, en 1520, par le Portugais Magellan ; il avait été visité depuis, par des bâtiments espagnols, anglais et hollandais, dont plusieurs avaient fait naufrage, et dont aucun n’avait rapporté une description ou des cartes, assez exactes pour permettre d’y naviguer avec sécurité.

Le journal de bord du Président de Grenédan, dont le rédacteur anonyme avait fait partie de l’expédition précédente, donne, au contraire, des détails si précis sur la configura-