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DEUX CORSAIRES MALOUINS

Mais, ce fut par la guerre de course qu’ils s’imposèrent, surtout à l’imagination populaire.

Il y eut, en effet, une période, celle de la guerre de la ligue d’Augsbourg, pendant laquelle presque tous les navires de Saint-Malo furent armés, et pendant laquelle ils firent subir d’énormes pertes au commerce ennemi.

La ligue d’Augsbourg avait été conclue, en 1686, par les États d’Allemagne, qu’inquiétait la puissance du roi Louis XIV, et auxquels se joignirent, peu de temps après, l’Espagne, la Hollande et l’Angleterre où Jacques II venait d’être détrôné par Guillaume III.

Celui-ci prince d’Orange, et Stathouder de Hollande, petit-fils de Charles Ier, roi d’Angleterre, et gendre de Jacques II, avait pris parti pour les sujets protestants de son beau-père, qui soutenait au contraire le catholicisme, et qui, chassé de ses états, vint chercher aide et refuge à la cour de France.

Dès lors, Guillaume III, devenu roi d’Angleterre, fut l’âme de la coalition.

C’est devant ce terrible adversaire, auquel on prête ce mot célèbre : « Il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir