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DEMAIN


L’avenir est sur les genoux de Zeus.
Homère.


Je reçois la lettre suivante :


Monsieur,

Pour un livre que je prépare, et qui paraîtra en novembre chez l’éditeur, M. Perrin, je désirerais vivement avoir une réponse de vous aux questions que voici :

« Que pensez-vous que doive être la littérature de demain, celle qui n’est qu’en germe encore dans les essais des jeunes gens de vingt à trente ans ? Où va-t-elle sous les influences contraires qui se la partagent (idéalisme — positivisme, patriotisme esthétique et philosophique — lettres et doctrines étrangères, objectivisme — subjectivisme, doctrine de l’exception — triomphe de la démocratie, etc.) ? Est-ce un bien ou un mal, ce manque de groupement qui la caractérise ? N’y a-t-il pas une scission profonde entre les traditions dont la littérature a vécu jusqu’ici et les symptômes nouveaux qu’on pressent plutôt qu’on ne pourrait les définir ?