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PRÉFACE.

mêmes, c’est comme s’ils parlaient de tout le monde. La sympathie est le doux privilège de la médiocrité. Leurs aveux, quand nous les écoutons, nous semblent sortir de nous-mêmes. Leur examen de conscience est aussi profitable à nous qu’à eux. Leurs confessions forment un manuel de confession à l’usage de la communauté tout entière. Et ces sortes de manuels contribuent à l’amélioration de la personne morale, quand toutefois le péché y est représenté sans atténuations hypocrites et surtout sans ces grossissements horribles qui produisent le désespoir. Si j’ai, çà et là, un peu parlé de moi dans nos causeries, ces considérations me rassurent.

On ne trouvera pas plus dans ce volume que dans le précédent une étude approfondie de la jeune littérature. La faute en est sans doute à moi qui n’ai su comprendre ni la poésie symboliste ni la prose décadente.

On m’accordera peut-être aussi que la jeune école ne se laisse pas pénétrer aisément. Elle est mystique et c’est une fatalité du mysticisme de demeurer inintelligible à ceux qui ne mènent pas la vie du sanctuaire. Les symbo-