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SAPHO, DOMPTEUSE

enfonçant ses mains dans la gueule du monstre en se faisant mordre à son tour. Mais la bête ne lâchait point sa proie. Plus profondément ses terribles mâchoires fouillaient les chairs, se crispaient dans la plaie.

Le divan, les murs, le tapis, tout était rouge, et l’effroyable scène de carnage s’accomplissait, malgré les efforts désespérés de Sapho, Enfin, ses cris attirèrent les surveillants et les employés.

L’un d’eux accourut avec un trident, un autre s’arma d’une hache et un troisième d’une barre rougie au feu.

Lorsqu’on put séparer les deux corps, étroitement unis, l’un et l’autre retombèrent inertes, l’homme et le fauve avaient cessé de vivre.

Alors, Sapho, s’agenouillant dans le sang, pleura éperdument sur les deux amours de sa vie.


FIN