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pour (les raisons qu'il ne nous appartient pas d'éclaircir, n'avait pas encore formulé de loi précise sur la monnaie, l'erreur des Vajjiputtakas, leur attitude arrogante, leurs bi'igues, leur lutte, leur condamnation et l'importance qu'elle parait avoir eue, tout cela serait moins extraordi- naire.

« L'or et l'argent sont contraires à l'esprit de détache- ment des ascètes en général ». Aussi Yaças dénonce-t-il aux pieux laïcs les Vajjiputtakas, tout autant comme réfractaires à la discipline religieuse que comme viola- teurs du code de Çâkya : « Ils ne sont ni des Samanas ni des fils de Sakya \ ces prétendus moines qui acceptent de l'argent ».

On peut, dans le même es}n'it, attribuer une portée précise à un des discours que Yaças tient aux laïcs pour justifier ses remontrances (XII. I. 4). Il s'agit d'un entre- tien, d'ailleurs inconnu dans les autres sources, que le Bouddha est sensé avoir eu avec Manicûdaka. Ce person- nage fictif n'est qu'un doublet de Yaças. Un jour, raconte celui-ci, Manicûdaka protesta contre des officiers royaux qui disaient : « L'or et l'argent sont permis aux religieux fils de Çrikya » ; puis, allant ti'ouver le Bouddha, il lui raconta ce qu'il avait entendu dire de la Congrégation, ce (ju'il avait répondu : « En soutenant ce que j'ai soutenu, demanda-t-il au Maître, ai-je parlé suivant la parole de Bhagavat, loin de l'accuser inexactement [d'une doctrine qu'il n'enseigne pas] ? Ai-je parlé suivant le Dharma, loin qu'il y ait quelque chose de blâmable dans mes discours, thèses principales et accessoires relatives aux

��(1) M. Vyut. § 278, ahhihu, âçramana, açahjaputrhja.

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