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LE MUSÉON.

L’argument est très subtil et très résistant. La conclusion est un peu lourde, assurément ; mais elle fournit une explication plausible de la difficulté que nous avons signalée ci-dessus. Les nouveautés de Vaiçālī sont bien des nouveautés ; le législateur ne les a point prévues : le problème est vraiment « hard and subtle ». Cependant, à l’examen, on s’aperçoit qu’elles tombent sous des règles générales ; et on les condamne en alléguant des textes authentiques. — Avocat d’office de la tradition pâlie, M. Oldenberg mérite des félicitations : nous ne les lui refuserons pas.

Minayeff, dont la puissante attention était singulièrement aiguisée dans le sens critique, ne pouvait manquer de trouver cette solution quelque peu simpliste, ou, pour rendre exactement sa pensée, presque frivole. Par là, on s’explique pourquoi il traite les problèmes de Vaiçālī avec une désinvolture très distinguée, mais déconcertante, soutenant comme il le fait, à deux pages de distance, deux opinions qui ont bien l’air d’être contradictoires. Par le fait, un système fortement lié se cache sous ce désordre extérieur.

Minayeff établit, en effet, que la plus grande partie des dérogations de Vaiçālī sont condamnées par le texte actuel du Vinaya,[1] — ce qui est l’évidence même, si les dérogations sont fidèlement définies dans le Culla ; mais il croit que, « même si on admet qu’il n’y a pas dans le Vinaya d’interdiction spéciale pour toutes les nouveautés

    pātuṁ etc., redigiert worden wäre, müsste aller Wahrscheinlichkeit nach an den betreffenden Stellen anders aussehen als der uns erhaltene Vinaya ». — Voir ci-dessous 68, n. 4, 294, n. 2, p. 92, n. 1.

  1. Recherches, p. 53.