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LES CONCILES BOUDDHIQUES.

§ 3. Les Vajjiputtakas offrent à Revata les présents qu’ils ont apportés : « Non, répond Revata, j’ai les trois robes », — Ne se tenant pas pour battus, ils s’adressent à Uttara[1], moine attaché à la personne de Revata et avant vingt ans [d’ordination]. Celui-ci refuse d’abord ; mais une délicate flatterie[2] ébranle sa résolution. Il accepte une robe, en disant : « Dites-moi, que voulez-vous ? » — « Rien que ceci, que le vénérable Uttara dise au thera “que Le thera dise au milieu du Saṁgha que les Bouddhas surgissent dans les pays de l’Est[3], que les Orientaux sont d’accord avec le Dhamma et les Occidentaux contre Le Dhamma” ». Uttara transmit la requête à son maître qui, indigné, le congédia. — « Qu’a dit le thera ? » demandent Les Vajjiputtakas. — « Nous avons commis une faute, répondit Uttara[4] ; le thera m’a congédié en disant que je l’engageais à l’Adhamma ». — N’es-tu pas vieux et de vingt ans d’ordination ? » — « Oui », répond Uttara. — « Devrions-nous peut-être nous mettre sous la tutelle d’un maître ? »[5].

  1. Nous rencontrerons un Uttara fauteur de schismes.
  2. En comparant Revata au Bouddha, Uttara à Ānanda, lequel, souvent, acceptait des présents en lieu et place de son maître.
  3. puratthimesu janapadesu.
  4. pāpikam no āvuso katam = « It is an evil you have wrought me, Sirs ».
  5. api nu ca mayaṁ garonissayaṁ gaṅhāmā ’ti. — « Then we take the nissaya under you as your pupils. » — M. Kern avait traduit (Gesch. II, p. 255) : « les frères de Vaiçālī… essayèrent de le consoler (Yaças) et promirent de le prendre sous leur protection ». Il veut bien me faire part des remarques qui suivent : Api nu introduit toujours une question ; under you n’est pas représenté dans le texte. « Devrions-nous peut-être nous mettre sous la tutelle