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LE MUSÉON.

le pays des Vajjis, vint à Vesālī ; il prit son logement dans le Grand Bois (mahāvana), dans la salle du Belvédère (kūṭāgārasālā). Or les bhikkhus Vajjiputtakas de Vesālī, le jour de l’Uposatha, avant rempli d’eau un bassin de cuivre et l’avant placé au milieu du cercle formé par les religieux[1], disent aux laïques qui viennent : « Donnez à la Communauté un kahāpana, une moitié, un quart, un sixième de kahāpana ! La Communauté aura besoin de diverses choses ». — Yasa proteste en vain : « Ne donnez-pas ! l’or et argent n’est pas permis aux religieux fils de Sakya… ».

La nuit passée, les moines partagèrent la monnaie entre eux et offrirent aussi sa part à Yasa, qui refusa.

§ 2. Les moines portent contre Yasa l’acte de « réconciliation » (pratisāraṇiya kamma), « comme avant blâmé des laïques pieux, pleins d’excellentes intentions » : c’est-à-dire qu’ils le condamnent à demander pardon aux laïques[2].

Accompagné d’un frère qu’il a réclamé comme surveillant (anudūta), conformément à la règle, Yasa se rend en ville et parle aux laïques : « Je reconnais que je vous ai blâmés, vous, qui êtes cependant des laïques bien intentionnés et pieux ; C’est vrai ; mais pourquoi ? Parce que j’appelle illégal (adhamma) ce qui est illégal, la loi, la loi ; parce que j’appelle le désordre (avinaya), désordre, et la discipline, discipline ».

§§ 3-5. Et il démontre son bon droit en attestant des discours du Bouddha parfaitement décisifs sur la question de l’or et argent défendu aux moines.

§ 6. Les laïques sont persuadés, et décident de rompre

  1. « in the midst of the Bhikkhusaṃgha ».
  2. Voir Kern, II. 118.