Nikāyas, on remarque, malgré soi, que l’école qui nous a conservé le canon de langue pâlie est la même qui a donné le Kathāvatthu et le Milinda dans leur rédaction complète[1]. Les hommes qui se jouent des paroles de Bhagavat, comme font Buddhaghoṣa et Nāgasena, ne sont-ils pas suspects d’avoir pratiqué des coupes sombres dans la vieille légende ? Ne peut-on pas supposer, sans excès de crédulité, qu’ils ont, plus ou moins inconsciemment, laissé tomber une partie de la « tradition commune » du vieux Bouddhisme ?[2].
Au moins faut-il relever tous les indices qui nous éclairent sur cette vieille et problématique histoire. Et, à ce point de vue, l’observation de Minayeff sur le quatrième péché d’Ānanda nous semble aussi précieuse qu’elle est fondée.
C. L’abolition des règles petites et très petites[3] — Voir Culla XI § 9 et § 10 initio (premier péché d’Ānanda d’après le compte pâli).
Comparer Mahāparinibbānasutta VI. 5. « Quand je ne serai plus, ô Ānanda, que l’Ordre, s’il le veut ainsi, abolisse les règles petites et très petites » ; et Pācittiya lxxii : « Si un bhikkhu lors de la récitation du Pātimokkha parle ainsi : “À quoi bon la récitation des règles petites et très petites, sinon à engendrer le doute, la fatigue, la perple-
- ↑ Sur les parties anciennes du Kathāvatthu voir nos remarques sur le troisième concile.
- ↑ En tous cas nous ont-ils conservé beaucoup de choses précieuses. Voir l’Ākaṅkeyyasutta et les remarques de M. Rhys Davids, Buddhist Suttas, p. 207 ; le Mahāsudassanasutta (ibid. p. 237). — Je ne fais qu’indiquer en passant cette question sur laquelle il est aisé d’être long, mais difficile d’être démonstratif.
- ↑ D’après Milinda (IV. 2. 3, p. 144), par khuddaka il faut entendre des dukkaṭa, par anukhuddaka des dubbhāsita. — Les