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vijñāna = l’élément (skandha) de la conception, le vijnâna qui s’incarne (pratisamdhivijnàna), c’est-h-dire le manas (manovijnana) ; il ne s’agit pas d’opérations intellectuelles, car l’esprit est considéré comme aflolé, hébété (mûdha) dans la matrice.
nāmarūpa = ce vijnâna prend aussitôt un point d’appui, occupe un gîte : il développe les cinq skandhas. Cette période va jusqu’au moment de la vie utérine où apparaît le
ṣaḍāyatana = les six organes des sens (indriya) (1) ; plus exactement, la période de nâniarûpa se prolonge jusqu’au moment où apparaissent les quatre organes de la vue, de l’ouïe, du goût, de l’odorat. Car le tnana-indriya et le kâya-indriya (le sens mental et le sens corporel ou vital ?) existent dès le commencement de l’existence, dès la conception (bhava eva = upajtattibhaVe) (2). — La période désignée par sadnyaiana comprend la fin de la vie utérine. La période du
sparśa commence à la naissance (jâiâvasthâyâm) ; elle se prolonge (d’après la source chinoise) jusque trois ou quatre ans, faisant place à la période de
vedanā, c’est-à-dire, non pas la sensation agréable ou désagréable, qui accompagne le sparèa dès son origine ; mais la capacité de discerner les causes de la sensation agréable, etc. D’après les sources chinoises cette période s’étend de six ou sept ans jusque douze ou treize. Elle fait place à la
tṛṣṇā, c’est-à-dire, non pas la soif sous tous ses aspects, mais

(1) nāmarūpam = anispannasadâyatanâvasthâh pañca skandhâh.

(2) Je tiens compte de Katâvatthu, XIV, 2 : les êtres qui naissent d’une matrice ne possèdent au moment de la conception (pafismndhihkhane) que le sens mental et corporel. (Il en est autrement des êtres « apparitionnels », opapâtika, see Hastings’ Encycl. art. Bodhisattva, 742). La définition de la vie embryonaire dans Sam., i, 206 (5 garbhâvasthâs, Mahâvyutpatti, § 190, AKV. Ms. Burnouf 134 a) exclut l’idée d’un corps doué d’abord des organes des sens. Voir Windisch, Buddha’s Geburt, p. 87 (Leipzig, 1908) ; comp. Garbhopanisad, (Calcutta, 1872), p. 12. — Il y a de curieuses données hindoues, tantriques, bouddhiques sur l’intelligence de l’embryon, ses connaissances surnaturelles ; il est censé les perdre dans les douleurs de l’enfantement (Svayambhūpurāṇa).