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15. Chap. xxxviii, 16-23 : Au sujet des morts.Donner avec éclat les marques extérieures du deuil (xxxviii, 16-18), mais ne pas prolonger sa tristesse (xxxviii, 19-23).


16Mon fils, répands des pleurs sur un mort,
et, comme si tu souffrais cruellement, commence la lamentation.
Puis donne à son corps les soins qui lui sont dus,
et ne néglige pas sa sépulture.[1]
17Verse des larmes amères, exhale des soupirs brûlants,
et fais le deuil, selon qu’il en est digne,
un jour ou deux, pour éviter les mauvais propos.
Ensuite console-toi, pour éloigner la tristesse ;[2]
18car de la tristesse peut venir la mort,
et le chagrin du cœur abat toute vigueur.[3]

19Quand on emmène un mort, le chagrin doit passer avec lui,
comme la vie du pauvre est contre son cœur.[4]
20N’abandonne pas ton cœur à la tristesse ;
chasse-la, te souvenant de ta fin.[5]
21Ne l’oublie pas : il n’y a point de retour ;
tu ne seras pas utile au mort, et tu feras du mal à toi-même.
22Souviens-toi qu’à l’arrêt porté sur lui, le tien sera pareil :
“Pour moi hier, pour toi aujourd’hui.”[6]
23Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire,
et console-toi[7] à son sujet, au départ de son esprit.

16. Chap, xxxviii, 24 — xxxix, 11 : L’artisan et le scribe.L’étude de la sagesse réclame du loisir (xxxviii, 24) ; elle ne saurait être le fait du laboureur, du charpentier, du graveur (xxxviii, 25-27) ; du forgeron, du potier, (xxxviii, 28-30) ; si utiles qu’ils soient, ils n’ont pas rang d’honneur dans l’assemblée (xxxviii, 31-34). Les occupations du scribe (xxxix, 1-5) ; leurs résultats (xxxix, 6-8) ; sa renommée (xxxix, 9-11).


24La sagesse du scribe s’acquiert à la faveur du loisir,
et celui qui n’a pas à s’occuper d’affaires deviendra sage.[8]

25Comment deviendrait-il sage celui qui gouverne la charrue,
dont l’ambition est de manier, en guise de lance,[9] l’aiguillon ;
qui pousse ses bœufs et se mêle à leurs travaux,
et ne sait discourir que des petits des taureaux ?
26Il met tout son cœur à tracer des sillons,
un soin vigilant à procurer le fourrage à ses génisses.
27Il en est de même de tout charpentier et constructeur,
qui poursuivent leurs occupations la nuit comme le jour ;
de celui qui grave les empreintes des cachets :
son application est de varier les figures ;
il met son cœur à reproduire le dessin,
un soin vigilant à parfaire son ouvrage.[10]

  1. 16. Hébr., 3e membre, selon qu’il lui est dû, réunis (enterre) son corps.
  2. 17. La Vulg. n’a pas le 1er membre ; elle traduit le 2e et le 3e avec des variantes, puis les traduit de nouveau sans variante après le 4e membre du même vers.
  3. 18. La Vulg. (19) ajoute après le 1er membre : et elle accable la force. — La mort ; hébr., le malheur.
  4. 19. Vers, difficile et diversement interprété. Vulg. (20), quand on emmène le mort, la tristesse demeure, et la vie du pauvre est à l’image de son cœur (?).
  5. 20. Hébr., ne ramène pas de nouveau ton cœur vers lui ; rejette son souvenir et souviens-toi de ta fin.
  6. 22. Vulg. (23), 1er membre, souviens-toi de l’arrêt porté sur moi.
  7. 23. Console-toi ; Vulg., console-le.
  8. 24. Le morceau suivant (24 - xxxix, 11) oppose le scribe, le lettré juif, le docteur de la loi, à l’artisan, aux gens de métier, au point de vue de l’acquisition de la sagesse ; c’est par ces derniers qu’il commence.
  9. 25. En guise de lance, l’aiguillon, litt. la lance de l’aiguillon. — Ne sait discourir que des petits des tauraux, ou bien qu’avec les petits des tauraux (ainsi l’hébr.).
  10. 27. ici finit le fragment hébreu commencé xxxv, 11.