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18. Chap. xxix, 1-13 : Le prêt.C’est une œuvre de miséricorde bénie par Dieu (xxix, 1-3). Inconvénients (xxix, 4-7). Être charitable quand même (xxix, 8-10) ; fruits de la charité (xxix, 11-13).



Celui qui pratique la miséricorde prête à son prochain,
et celui qui le soutient de sa main observe les commandements.
2Prête à ton prochain quand il est dans le besoin,
et, à ton tour, rends au prochain, le temps venu, ce qu’il t’a prêté.
3Tiens ta parole, et agis loyalement avec lui,
et tu trouveras en tout temps ce qui t’est nécessaire.

4Beaucoup regardent comme une trouvaille ce qu’on leur a prêté,
et causent de l’ennui à ceux qui leur sont venus en aide.
5Jusqu’à ce qu’on ait reçu, on baise la main du prochain,
d’une voix humble on vante ses richesses ;[1]
mais quand vient le moment de rendre, on prend des délais,
on ne rend que des paroles de plainte,
et on accuse la dureté des temps.
6Si l’on a des moyens, le prêteur recevra la moitié à peine,[2]
et croira faire une trouvaille.
Si on n’en a pas, on le frustre de son argent,
et celui-ci sans le vouloir se fait de son obligé un ennemi,
qui le paie en malédictions et en injures,
et qui, au lieu de l’honneur, ne lui rend que l’outrage.
7Beaucoup se refusent à prêter à cause de la malice des hommes ;
ils craignent d’être frustrés inutilement de leur argent.[3]

8Pourtant sois indulgent à l’égard du malheureux,
et ne lui fais pas attendre ton aumône.
9Assiste le pauvre à cause du commandement divin,
et, à cause de sa détresse, ne le renvoie pas les mains vides.
10Consens à perdre ton argent en faveur de ton frère et de ton ami,
et qu’il ne se rouille pas sans profit sous une pierre.

11Emploie ton trésor selon les préceptes du Très-Haut,
et plus que l’or il te profitera.
12Enferme ton aumône[4] dans tes appartements,
et elle te délivrera de tout malheur.
13Mieux qu’un fort bouclier, mieux qu’une lance puissante,
elle combattra pour toi en face de l’ennemi.

19. Chap. xxix, 14-20 : Le cautionnement.


14L’homme bon se porte caution pour son prochain,
et celui-là seul l’abandonne, qui a perdu toute honte.
15N’oublie pas les bontés de celui qui a répondu,
car il s’est engagé pour toi.
16Le pécheur fait perdre ses biens à son répondant,
et l’ingrat abandonne son sauveur.[5]
17Une caution a entraîné la perte de beaucoup d’heureux,
et les a ballottés comme les vagues de la mer ;
18elle a fait bannir des hommes puissants,
et ils ont dû errer parmi les nations étrangères.

  1. XXIX, 5. D’une voix humble on vante ses richesses ; Vug., d’une voix humble on fait des promesses.
  2. 6. Le prêteur recevra la moitié à peine ; Vulg. (7), il (l’emprunteur) fera opposition, et ne rendra que la moitié à peine de la dette.
  3. 7. Vulg. (10), beaucoup ne prêtent pas, non par méchanceté, mais par la crainte d’être injustement dépouillés.
  4. 12. Ton aumône, l’argent réservé pour tes aumônes. La Vulg. (15) traduit le 1er membre : enferme l’aumône dans le sein du pauvre.


    À la suite de ce vers., plusieurs éditions grecques ajoutent deux versets, simple reproduction de vii, 16, 17 (Vulg. 17-19) qui portent, selon la numération de la Vulg., les nos 16, 17. De là, en présence du vers. 13 dans la Vulg., les nos 16, 17, 18.
  5. 16. Avant le 1er membre la Vulg. (21) porte : le pécheur et l’impur fuient le répondant. Elle traduit ainsi (22) le 1er membre : le pécheur s’attribue à lui-même les biens du répondant. Elle ajoute (23) : un homme répond pour son prochain, et celui-ci, perdant toute honte, en sera abandonné.