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27N’introduis pas tout le monde dans ta maison,
car les embûches de l’homme trompeur[1] sont nombreuses.
28Comme la perdrix de chasse dans sa cage,
ainsi est le cœur de l’orgueilleux ;
et, comme l’espion, il guette la ruine.[2]
29Changeant le bien en mal, il dresse des pièges,
et il imprime une tache à ce qu’il y a de plus pur.
30Une étincelle produit beaucoup de charbon ;
ainsi le pécheur cherche insidieusement à répandre le sang.[3]
31Prends garde au méchant, — car il ourdit le mal, —
de peur qu’il ne t’imprime une flétrissure ineffaçable.
32Donne entrée chez toi à l’étranger,
et il te renversera en excitant des troubles,
et il t’aliénera les gens de ta maison.[4]



29. Chap. xii, 1-7 : Ne faire du bien qu’aux hommes vertueux.


Si tu fais du bien, sache à qui tu le fais,
et l’on te saura gré de tes bienfaits.
2Fais du bien à l’homme pieux, et tu en trouveras la récompense,
sinon de lui, du moins du Seigneur.
3Les bienfaits ne sont pas pour celui qui persévère dans le mal,
ni pour celui qui ne pratique pas la bienfaisance.[5]
4Donne à l’homme pieux, et n’assiste pas le pécheur.[6]
5Fais du bien à celui qui est humilié, et ne donne pas à l’impie ;
refuse-lui du pain,[7] et ne lui en donne pas,
de peur qu’il ne devienne par là plus fort que toi ;
car tu recueilleras un double mal
de tout le bien que tu lui auras fait.
6Le Très-Haut aussi hait les pécheurs,
et il tirera vengeance des impies.
7Donne à l’homme vertueux, et n’assiste pas le pécheur.

30. Chap. xii, 8-18 : Se défier de ses ennemis. — L’épreuve de l’amitié (xii, 8, 9) ; ne jamais se fier à son ennemi, ni le laisser approcher (xii, 10-12) ;

de pareille imprudence, on serait la victime (xii, 13-18).


8Ce n’est point dans la prospérité qu’un ami s’attire le châtiment,
ni dans l’adversité qu’un ennemi se dissimule.[8]
9Quand un homme est heureux, ses ennemis sont dans le deuil ;[9]
quand il est malheureux, son ami même se sépare de lui.

  1. 27. L’homme trompeur, hébr., le médisant.
  2. 28. La ruine, Hébr., les parties découvertes. La Vulg. (32) est très surchargée : comme l’estomac malade exhale une haleine fétide, et comme la perdrix est attirée dans la cage et la chèvre dans le filet, ainsi est le cœur des orgueilleux, et comme l’espion qui guette pour voir la chute de son prochain.
  3. 30. Après le 1er membre, la Vulg. (34) ajoute : et un homme rusé augmente l’effusion du sang.
  4. 32. Au lieu de ce vers., qu’il a reporté plus loin (après xii, 1), l’Hébreu porte ici : N’adhère pas au méchant, car il te fera dévier, et il te détournera de ton alliance (peut être : de ton devoir).
  5. XII, 3. La Vulg. ajoute : car le Très Haut déteste les pécheurs, et il fait miséricorde aux repentants. Hébr., Il n’y a pas de bonheur pour celui qui soulage (?) le méchant, il ne fait même pas le bien.
  6. 4. La Vulg. ajoute : et il (Dieu) tirera vengeance des impies et des pécheurs, les réservant pour le jour du châtiment, et insère ici (5) le vers. 7 : Donne à l’homme bon, et ne reçois pas le pécheur.
  7. 5. Refuse lui du pain etc. Hébr., ne lui donne pas des armes de guerre, pour qu’avec elles il combatte contre toi.
  8. 8. La Vulg. traduit le 1er membre : ce n’est pas dans la prospérité qu’on reconnaît un véritable ami.
  9. 9. Ses ennemis sont dans le deuil. Hébr., deviennent amis.Se sépare ; Vulg., l’ami véritable, sincère, se reconnaît.