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7Au temps de leur récompense[1], ils brilleront ;
comme des étincelles, ils courront à travers le chaume.
8Ils jugeront les nations et domineront sur les peuples,
et le Seigneur régnera sur eux à jamais.
9Eux qui ont mis en lui leur confiance, ils comprendront la vérité ;
ses fidèles habiteront avec lui dans l’amour ;
car la grâce et la miséricorde[2] sont pour ses élus.

10Mais les impies auront le châtiment
mérité par[3] leurs pensées perverses,
eux qui ont méprisé le juste,
et se sont éloignés du Seigneur.
11Car qui rejette la sagesse et la correction est voué au malheur ;
leur espérance est vaine, leurs efforts sont infructueux,
et leurs œuvres sans profit.
12Leurs femmes sont insensées,
leurs enfants pleins de malice,
et leur postérité est maudite.

4. Chap, iii, 13 — iv, 6 : Mieux vaut n’avoir pas d’enfants que d’en avoir d’impies.Compensation assurée dans l’autre vie à la stérilité vertueuse (iii, 13-15). Maux réservés aux enfants de l’adultère (iii, 16-19). Honneurs rendus à la stérilité vertueuse (iv, 1, 2). Instabilité de la postérité des impies (iv, 3-6).

13C’est pourquoi heureuse la femme stérile et sans tache,
dont la couche ne connaît pas la souillure !
Elle aura son fruit à la visite des âmes[4].
14Heureux encore l’eunuque qui de sa main n’a pas fait l’iniquité
et qui n’a pas conçu de pensées criminelles contre le Seigneur[5] !
Il recevra une récompense de choix pour sa fidélité,
et il aura dans le temple du Seigneur le sort le plus désirable.
15Car du travail des bonnes œuvres le fruit est glorieux,
et la racine de la prudence ne périt pas.

16Mais les enfants des adultères n’atteindront pas leur fin,
et la race sortie d’une couche criminelle disparaîtra.
17Si leur vie est longue, ils seront comptés pour rien,
et leur vieillesse à la fin sera sans honneur.
18S’ils meurent promptement, ils n’auront pas d’espérance,
ni de consolation au jour du jugement.
19Car la race injuste a toujours une fin funeste.



Mieux vaut la stérilité avec la vertu[6] ;
sa mémoire est immortelle, car elle est connue de Dieu et des hommes.
2Quand on l’a sous les yeux, on l’imite ;
quand elle n’est plus là, on la regrette ;
couronnée dans l’éternité, elle triomphe,
ayant remporté la victoire dans des combats sans souillure.

  1. 7. Vulg. rattache Au temps de leur récompense au vers. précédent et traduit Et au temps voulu sera leur récompense.
  2. 9. La fin du verset prend cette forme dans le Sinaiticus et l’Alexandrinus : Car la grâce et la miséricorde sont pour ses saints, et il prend soin de ses élus.
  3. 10. Mérité par, m. à m. selon.
  4. 13. À la visite des âmes, c’est-à dire le jour où le Seigneur visitera les âmes. La Vulg. ajoute le mot saintes. La loi mosaïque avait promis que Dieu récompenserait les justes par de nombreux rejetons, et que les impies n’auraient pas de postérité (Exod. xxiii, 26 ; Lév. xx, 20 sv ; Deut. vii, 14 ; Ps. lxxvii, 3 sv. ; Osée, ix, 14). La stérilité était donc, dans la pensée des Hébreux, un malheur et un opprobre (comp. Gen. xxx, 23 ; Is. iv, 1 ; Luc, i, 25). Toutefois l’auteur déclare que la piété et la vertu avec la privation d’enfants valent mieux que le vice et l’impiété avec une postérité nombreuse.
  5. 14. Les eunuques proprement dits n’étaient pas réputés faire partie de la communauté d’Israël (Deut. xxiii, 1) ; ils étaient écartés du service du temple (Lév. xxi, 20) Or, si leur vie est sainte, ils auront une place glorieuse dans le temple de Dieu. Comp Is. lvi, 3-5.
  6. IV, 1 Mieux vaut la stérilité avec la vertu. Vulg. : Qu’elle est belle avec éclat la race chaste !