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et si un arbre tombe au midi ou au nord, il reste à la place où il est tombé. 4Celui qui observe le vent ne sèmera point, et celui qui interroge les nuages ne moissonnera point.[1] 5Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent[2] et comment se forment les os dans le sein de la mère, ainsi tu ne connais pas l’œuvre de Dieu, qui fait toutes choses. 6Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main, car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l’un et l’autre ne sont pas également bons.

CONCLUSION.
[XI, 7 — XII, 8.]

Que l’homme profite des joies de la vie, permises et données par Dieu.

Il y a de la joie ici-bas, qu’on s’empresse d’y participer avant la mort (xi, 7, 8). Qu’en jouissant, le jeune homme se souvienne de Dieu (xi, 9, 10) ! Qu’on s’en souvienne (xii, 1), avant la décrépitude (xii, 2-5) et la mort (xii, 6, 7) !

7La lumière est douce, et c’est un plaisir pour l’œil de voir le soleil. 8Même si l’homme vit de nombreuses années, qu’il se réjouisse pendant toutes ces années, et qu’il pense aux jours de ténèbres, car ils seront nombreux : tout ce qui arrive est vanité.

9Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse ; que ton cœur te donne de la joie dans les jours de ta jeunesse ! Marche dans les voies de ton cœur, et selon les regards de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement. 10Bannis de ton cœur le chagrin, et éloigne le mal de ta chair ; la jeunesse et l’adolescence sont vanité.


Et souviens-toi de ton créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais et qu’approchent les années dont tu diras : “Je n’y ai point de plaisir ;”[3]

2avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, et la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie ; 3au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes forts, où celles qui moulent s’arrêtent parce que leur nombre est diminué, où s’obscurcissent celles qui regardent par les fenêtres,[4] 4où les deux battants de la porte se ferment sur la rue, tandis que s’affaiblit le bruit de la meule ; où l’on se lève au chant de l’oiseau, où disparaissent toutes les filles du chant ;

  1. 4. L’homme qui voudrait n’agir qu’à coup sûr, après avoir tout prévu, n’oserait jamais rien entreprendre, car l’avenir est connu de Dieu seul ; chacun doit remplir sa tâche en s’abandonnant à la Providence.
  2. 5. Du vent ou, mieux peut-être, du souffle de vie.
  3. XII, 2. Paraît être une évocation de l’hiver, image de la décrépitude.
  4. 3, 4. La maison dont la vie s’éteint peu à peu, nouvelle image de la décrépitude.