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20Moïse répondit au peuple : “Ne vous effrayez pas, car c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, et pour que sa crainte vous soit présente, afin que vous ne péchiez pas.” 21Et le peuple resta à distance ; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.

Chap. xx, 22-xiii, 19 : Code de l’alliance.Loi de l’autel (xx, 22-26.)

22Et Yahweh dit à Moïse : “Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : vous avez vu que je vous ai parlé du ciel. 23Vous ne ferez point à côté de moi de dieux d’argent et vous ne ferez point de dieux d’or. 24Tu m’élèveras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices pacifiques, tes brebis et tes bœufs. Dans tous les lieux où j’aurai fait souvenir de mon nom, je viendrai vers toi, et je te bénirai. 25Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le construiras point en pierres taillées, car, en levant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. 26Tu ne monteras point par des degrés à mon autel, afin que ta nudité n’y soit pas découverte.



Voici les lois que tu leur donneras[1] :

Les esclaves (xxi, 2-11) ; esclave mâle (2-6) ; esclave femelle (7-11).

2Quand tu achèteras un serviteur hébreu, il servira six années ; la septième, il sortira libre, sans rien payer. 3S’il est entré seul, il sortira seul ; s’il avait une femme, sa femme sortira avec lui[2]. 4Mais si c’est son maître qui lui a donné une femme, et qu’elle lui ait enfanté des fils et des filles, la femme et ses enfants appartiendront à son maître, et il sortira seul. 5Si le serviteur dit : “J’aime mon maître, ma femme et mes enfants ; je ne veux pas sortir libre”, 6alors son maître le conduira devant Dieu ; puis, l’ayant fait approcher de la porte ou du poteau, son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et le serviteur sera pour toujours à son service[3].

7Lorsqu’un homme aura vendu sa fille pour être servante, elle ne sortira point comme sortent les serviteurs. 8Si elle déplaît à son maître, qui se l’était destinée, il permettra qu’on la rachète ; mais il ne pourra pas la vendre à des étrangers, après lui avoir été infidèle. 9S’il la destine à son fils, il la traitera selon le droit des filles. 10Et s’il prend une autre femme, il ne retranchera rien à la première pour la nourriture, le vêtement et le couvert[4]. 11Et s’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans donner d’argent.

Meurtre et droit d’asile (xxi, 12-14).

12Celui qui frappe un homme à mort doit être mis à mort. 13Mais s’il ne lui a pas tendu d’embûches et que Dieu l’ait présenté à sa main, je te fixerai un lieu où il pourra se réfugier. 14Mais si un homme agit méchamment contre son prochain pour le tuer par ruse, tu l’arracheras même de mon autel pour le faire mourir.

Celui qui frappe ses parents (xxi, 15).

15Celui qui frappe son père ou sa mère doit être mis à mort.

Rapt d’un homme (xxi, 16).

16Celui qui dérobe un homme, soit qu’il le vende, soit qu’on le retrouve entre ses mains, doit être mis à mort.

Celui qui maudit ses parents (xxi, 17).

17Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.

Coups (xxi, 18-27) ; suites générales (18, 19) ; cas du serviteur (20, 21 ; 26, 27) ; la femme enceinte victime de ceux qui se battent (22-25).

18Lorsque des hommes se querellent, et que l’un en frappe un autre avec une pierre ou avec le poing, sans causer sa

  1. XXI, 1 sv. Le recueil de prescriptions qui suit (xx-xxiii) est comme le code civil et criminel du peuple de Dieu dans ce qu’il a d’essentiel. Il n’embrasse pas tous les cas qui peuvent se présenter, mais il pose pour tous des principes de solution. On l’appelle Code de l’alliance, parce qu’il va servir de base à l’alliance qui va être contractée au Sinaï (xxiv, 7). Il commence, à proprement parler, avec xxi, 1 ; mais on y rattache d’ordinaire, et avec assez de raison, la loi sur l’autel.
  2. 3. Entré seul, sans femme. Vulg., qu’il sorte avec le même vêtement, un vêtement semblable avec lequel il est entré ; mais l’hebr. begappo signifie litt. avec son corps. c.-à-d. seul.
  3. 6. Devant Dieu, devant l’autorité, devant le juge représentant de Dieu (Deut. i, 7. Comp. Exod. xii, 8 ; Deut. xix, 17). LXX, devant le tribunal de Dieu ; Vulg., aux dieux, aux juges. Là l’esclave déclarait qu’il renonçait pour toujours à la liberté ; puis le maître lui perçait l’oreille en la fixant à la porte de sa maison, en signe de l’union indissoluble de l’esclave avec la famille du maître. Un usage pareil existait chez plusieurs peuples anciens.
  4. 10. Et s’il prend une autre femme, pour lui-même plutôt que pour son fils.