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18Tout cela nous arrive sans que nous t’ayons oublié,
sans que nous ayons été infidèles à ton alliance.
19Notre cœur ne s’est point détourné en arrière,
nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier,
20pour que tu nous écrases dans la retraite des chacals[1],
et que tu nous couvres de l’ombre de la mort.

21Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
et tendu les mains vers un dieu étranger,
22Dieu ne l’aurait-il pas aperçu,
lui qui connaît les secrets du cœur ?
23Mais c’est à cause de toi qu’on nous égorge tous les jours,
qu’on nous traite comme des brebis destinées à la boucherie.

24Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Réveille-toi, et ne nous repousse pas à jamais !
25Pourquoi caches-tu ta face,
oublies-tu notre misère et notre oppression ?
26Car notre âme est affaissée jusqu’à la poussière,
notre corps est attaché à la terre.
27Lève-toi pour nous secourir,
délivre-nous à cause de ta bonté !



Ps. xiv (Vulg. xliv) : Epithalame royal. — Dédicace du poème (2). Magnificence du roi (3, 4). Ses combats pour de saintes causes affermissent son trône (5-7). C’est à cause de sa justice que Dieu l’a oint et comblé de faveurs (8-10). La reine invitée à tout oublier pour venir au roi ; la splendeur de ses vêtements (11-14). Elle est présentée au roi avec son cortège ; la postérité royale (15-18).[2]

1Au maître de chant. Sur les lis. Cantique des fils de Coré. Chant d’amour.

2De mon cœur jaillit un beau chant ;
je dis : “Mon œuvre est pour un roi !”
Ma langue est comme le roseau rapide du scribe,
3Tu es le plus beau des fils de l’homme,
la grâce est répandue sur tes lèvres ;
c’est pourquoi Dieu t’a béni pour toujours.
4Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros,
revêts ta splendeur et ta majesté.

5Et dans ta majesté avance-toi[3], monte sur ton char,
combats pour la vérité, la douceur et la justice ;
et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux.
6Tes flèches sont aiguës ;
des peuples tomberont à tes pieds ;
elles perceront le cœur des ennemis du roi.
7Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours ;
le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture.

8Tu aimes la justice et tu hais l’iniquité :
c’est pourquoi Dieu, ton Dieu[4], t’a oint
d’une huile d’allégresse, de préférence à tes compagnons.
9La myrrhe, l’aloès et la casse s’exhalent de tous tes vêtements[5] ;
des palais d’ivoire, les lyres te réjouissent.
10Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées ;
la reine est à ta droite, parée de l’or d’Ophir[6].

  1. 20. Dans la retraite des chacals, dans les déserts. LXX et Vulg., dans un lieu d’affliction.
  2. XLV, 1. Sur les lis : ode ou premier mot d’un chant populaire. LXX et Vulg., pour ceux qui seront changés. — Chant d’amour. Vulg., pour le bien-aimé.
  3. 5. Et dans ta majesté, avance-toi, monte sur ton char. LXX et Vulg. Elance-toi, avance avec succès et règne.
  4. 8. Dieu, ton Dieu. Le texte primitif portait probablement, Yahweh ton Dieu. D’autres, avec S. Jérôme, ont pris le premier mot pour un vocatif : ô Dieu.
  5. 9. De tous tes vêtements etc. LXX et Vulg. (en joignant la fin du v. 9 au début du v. 10), à tes vêtements et de tes maisons d’ivoire qu’ont ornées pour toi des filles de rois en ton honneur.
  6. 10. Parée d’or d’Ophir. LXX et Vulg., ajoutent ; couverte de vêtements de diverses couleurs.