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7Il met un sceau sur la main de tous les hommes,[1] afin que tout mortel reconnaisse son Créateur. 8Alors l’animal sauvage rentre dans son repaire, et demeure dans sa tanière. 9L’ouragan sort de ses retraites cachées, l’aquilon[2] amène les frimas. 10Au souffle de Dieu se forme la glace, et la masse des eaux est emprisonnée. 11Il charge de vapeurs les nuages, il disperse ses nuées lumineuses.[3]12On les voit, selon ses décrets, errer en tous sens, pour exécuter tout ce qu’il leur commande, sur la face de la terre habitée. 13C’est tantôt pour le châtiment[4] de sa terre, et tantôt en signe de faveur qu’il les envoie.

14Job, sois attentif à ces choses ; arrête-toi, et considère les merveilles de Dieu. 15Sais-tu comment il les opère, et fait briller l’éclair dans la nue ? 16Comprends-tu le balancement des nuages, les merveilles de celui dont la science est parfaite,[5]17toi dont les vêtements sont chauds, quand la terre se repose au souffle du midi ? 18Peux-tu, comme lui, étendre les nuées, et les rendre solides comme un miroir d’airain ? 19Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire : nous ne saurions lui parler, ignorants que nous sommes. 20Ah ! qu’on ne lui rapporte pas mes discours ! Un homme a-t-il jamais dit qu’il désirait sa perte ?[6]21On ne peut voir maintenant la lumière du soleil, qui luit derrière les nuages ; qu’un vent passe, il les dissipe. 22L’or vient du septentrion ;[7] mais Dieu, que sa majesté est redoutable ! 23Le Tout-Puissant, nous ne pouvons l’atteindre : il est grand en force, et en droit, et en justice, il ne répond à personne ![8]24Que les hommes donc le révèrent ! Il ne regarde pas ceux qui se croient sages.

  1. XXXVII, 7. Il met un sceau etc., les scellés (il les engourdit), pour rendre les mains inactives, pendant la saison d’hiver, où les travaux des champs sont interrompus. — Afin que tout mortel reconnaisse son créateur. Correction nécessaire, obtenue par une division différente des mots, de ce texte défectueux : afin que sachent tous les hommes de son œuvre.
  2. 9. L’aquilon. Le terme hébreu est de sens incertain.
  3. 11. Vulg., le froment appelle les nuées, et les nuées répandent leur lumière, celle des éclaire. Mais l’hébr. berî ne vient pas de bar, froment : c’est le subst. , humidité, pluie, précédé de la préposition be.
  4. 13. Ses châtiments, litt. pour la verge, hébr. schêbét, mot qui veut dire aussi tribu ; mais ce sens, adopté par la Vulgate, ne convient pas ici.
  5. 16. Vulg., connais-tu les grands chemins des nuages et les sciences parfaites ?
  6. 20. Les vers. 20-22 sont très obscurs et ont reçu des explications diverses.
  7. 22. Du Septentrion : c’était l’opinion des anciens : Hérod. iii, 116 : Pline, Hist. Nat. vi, 11 — ; xxxiii, 4. — Mais Dieu etc. ; m. à m. Autour de (ou sur) Dieu est une majesté redoutable. — Nous savons d’où vient l’or, mais la majesté de Dieu est inaccessible. Comp. xxviii, 1-12. D’autres avec les LXX : un nuage ou un rayon d’or vient du septentrion ; plus brillante est la majesté redoutable de Dieu.
  8. 23. Il ne répond à personne, il ne rend pas compte de ses actes. Vulg., il ne peut être décrit, dignement célébré. D’autres : il est grand en force et en droit, et il n’humilie pas la plénitude de la justice.