Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/664

Cette page n’a pas encore été corrigée



2. Chap. xxxiv, 1-37 : Deuxième discours d’Eliu.Appel à l’attention (xxxiv, 1-4). En accusant Dieu d’injustice, Job blasphème (xxxiv, 5-9), car celui-là n’est pas injuste qui a créé le monde physique et le gouverne (xxxiv, 10-15), qui préside en même temps au gouvernement du monde moral (xxxiv, 16-32). Job a mérité que son châtiment continue (xxxiv, 33-37).

Eliu reprit et dit :

2Sages, écoutez mes discours ; hommes intelligents, prêtez-moi l’oreille. 3Car l’oreille juge les paroles, comme le palais discerne les aliments. 4Tâchons de discerner ce qui est juste ; cherchons entre nous ce qui est bon.

5Job a dit : “Je suis innocent, et Dieu me refuse justice. 6Quand je soutiens mon droit, je passe pour menteur ; ma plaie est douloureuse, sans que j’aie péché.” 7Y a-t-il un homme semblable à Job ? Il boit le blasphème comme l’eau ! 8Il s’associe aux artisans d’iniquité, il marche avec les hommes pervers. 9Car il a dit : “Il ne sert de rien à l’homme de chercher la faveur de Dieu.”

10Écoutez-moi donc, hommes sensés : Loin de Dieu l’iniquité ! Loin du Tout-Puissant l’injustice ! 11Il rend à l’homme selon ses œuvres, il rétribue chacun selon ses voies. 12Non, certes, Dieu ne commet pas l’iniquité, le Tout-Puissant ne viole pas la justice. 13Qui lui a remis le gouvernement de la terre ? Qui lui a confié l’univers ? 14S’il ne pensait qu’à lui-même, s’il retirait à lui son esprit et son souffle, 15toute chair expirerait à l’instant, et l’homme retournerait à la poussière.

16Si tu as de l’intelligence, écoute ceci ; prête l’oreille au son de mes paroles : 17Un ennemi de la justice aurait-il le suprême pouvoir ? Oses-tu condamner le Juste, le Puissant, 18qui dit à un roi : “Vaurien !” aux princes : “Pervers !” 19qui ne fait point acception de la personne des grands, qui ne regarde pas le riche plus que le pauvre, parce que tous sont l’ouvrage de ses mains ? 20En un instant ils périssent, au milieu de la nuit, les peuples chancellent et disparaissent ; le puissant est emporté sans main d’homme. 21Car les yeux de Dieu sont ouverts sur les voies de l’homme, il voit distinctement tous ses pas. 22Il n’y a ni ténèbres ni ombre de la mort, où puissent se cacher ceux qui commettent l’iniquité. 23Il n’a pas besoin de regarder un homme deux fois,[1] pour l’amener au jugement avec lui. 24Il brise les puissants sans enquête, et il en met d’autres à leur place.

  1. 23. Deux fois, litt. encore. Vulg., ce n’est pas de l’homme qu’il depend de comparaitre devant Dieu pour être jugé.