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et les exhortèrent à continuer dans la suite leur bienveillance envers ceux de leur race.

Après quoi, ils rentrèrent à Jérusalem, au moment où allait commencer la fête des Semaines.[1]

11. Chap. xii, 32-46 : Défaite de Gorgias ; sacrifice expiatoire pour les morts.Indécision au début du combat, la victoire attribuée à la prière (xii, 32-37) ; le péché des morts (xii, 38-42) ; le sacrifice expiatoire (xii, 43-46).

32Après la Pentecôte, ils marchèrent contre Gorgias, qui commandait dans l’Idumée.[2] 33Celui-ci sortit, ayant avec lui trois mille fantassins et quatre cents cavaliers. 34On en vint aux mains, et il arriva qu’un petit nombre de Juifs tombèrent. 35Un certain Dosithée, cavalier du corps de Bacénor, homme vaillant, se saisit de Gorgias et, le tirant par sa chlamyde, il l’entraînait vigoureusement, désirant prendre vivant cet homme maudit ; mais un des cavaliers Thraces se jetant sur Dosithée, lui trancha l’épaule, et Gorgias put s’enfuir à Marésa. 36Cependant les hommes d’Esdrin combattaient depuis longtemps et se trouvaient épuisés de fatigue ; alors Judas supplia le Seigneur de se montrer leur auxiliaire et leur chef dans le combat. 37Puis entonnant à haute voix, dans la langue de ses pères, le cri de guerre avec les hymnes, il tomba à l’improviste sur les hommes de Gorgias et les mit en déroute.

38Ensuite Judas, ayant rallié son armée, la conduisit à la ville d’Odollam, et, le septième jour de la semaine étant arrivé, ils se purifièrent selon la coutume et célébrèrent le sabbat en ce lieu. 39Le jour suivant, Judas vint avec les siens, selon qu’il était nécessaire, relever les corps de ceux qui avaient été tués, pour les inhumer avec leurs proches dans les tombeaux de leurs pères. 40Ils trouvèrent, sous les tuniques de chacun des morts, des objets consacrés, provenant des idoles de Jamnia et que la loi interdit aux Juifs ; il fut donc évident pour tous que cela avait été la cause de leur mort. 41Tous bénirent donc le Seigneur, juste juge qui rend manifestes les choses cachées. 42Puis ils se mirent en prières, demandant que le péché commis fût entièrement pardonné ; et le valeureux Judas exhorta le peuple à se garder pur de péché, ayant sous les yeux les conséquences du péché de ceux qui étaient tombés. 43Puis, ayant fait une collecte où il recueillit la somme de deux mille drachmes[3], il l’envoya à Jérusalem pour être employée à un sacrifice expiatoire. Belle et noble action, inspirée par la pensée de la résurrection ! 44Car, s’il n’avait pas cru que les soldats tués dans la bataille dussent ressusciter, c’eût été chose inutile et vaine de prier pour des morts. 45Il considérait en outre qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété,[4] 46et c’est là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leurs péchés.


12. Chap. xiii, 1-17 : Défaite d’Antiochus Eupator.Invasion d’Antiochus et de Lysias (xiii, 1, 2). Mort de Ménélas (xiii, 3-8). Préparation religieuse au combat (xiii, 9-12). Issue de la lutte (xiii, 13-17).

L’an cent quarante-neuf, Judas et ses compagnons apprirent qu’Antiochus Eupator marchait contre la Judée avec des troupes nombreuses,[5] 2et que Lysias, son tuteur et son ministre, l’accompagnait, chacun d’eux à la tête d’une armée grecque de cent dix mille fantassins, cinq mille trois cents cavaliers, vingt-deux éléphants et trois cents chars armés de faux.

3Ménélas aussi se joignit à eux et, avec une grande fourberie, il excitait Antiochus, non pour le salut de sa patrie, mais espérant être rétabli dans sa dignité. 4Cependant le Roi des rois éveilla contre ce scélérat la colère d’Antiochus, et Lysias ayant démontré au roi que Ménélas était la cause de tous les maux, Antiochus ordonna de le conduire à Bérée, et de l’y mettre à mort selon la coutume du lieu. 5Or il y avait à Bérée une tour[6]

  1. 31. Comp. I Mach., v, 54.
  2. 32-37. Cet épisode ne figure pas dans I Mach.
  3. 43. Deux mille drachmes ; Vulg., douze mille. — Sacrifice expiatoire, litt. pour le péché ; la Vulg. ajoute, des morts, mot qui manque dans le cod. Amialinus et dans plusieurs éditions antérieures à la Clémentine, mais qui s’accorde avec la fin du verset et le vers. 44.
  4. 45. Qui s’endorment, métaphore inspirée par la croyance au futur réveil de la résurrection, et adoptée par l’Église ; comp. I Cor. xi, 30 ; xv, 6 ; I Thess. iv, 13 sv. — Les soldats de Judas étaient morts dans la piété, c.-à -d . ici, pour la défense de la religion et de la patrie ; leur faute laissait subsister ce mérite, mais elle avait besoin d’être expiée.
  5. XIII, 1-17. Comp I Mach., vi, 18-47.
  6. 5. Bérée, ville de Syrie, entre Hiérapolis et Antioche. — La Vulg. présente ici plusieurs différences avec le texte grec : Or, il y avait en cet endroit une tour de 50 coudées, entourée de toutes parts d’un monceau de cendre et du haut de laquelle on voyait un précipice. Il ordonna que ce sacrilège fut, de là, précipité dans la cendre, tous le poussant à la mort.