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24Ils firent une copie de cette lettre pour Simon, le grand prêtre.

10. Chap. xv, 25-36 : Rupture d’Antiochus avec Simon.Suite du siège de Dora ; Antiochus refuse les secours de Simon ; rupture (xv, 25-27). Délégation d’Athénobius, ses requêtes (xv, 28-32). Réponse de Simon (xv, 33-35). Colère d’Antiochus (xv, 36).

25Le roi Antiochus attaqua Dora le second jour, faisant approcher ses troupes toujours de plus en plus près, et construisant des machines ; et il enferma Tryphon, de manière qu’on ne pouvait ni entrer ni sortir. 26Alors Simon lui envoya un secours de deux mille hommes d’élite, ainsi que de l’argent, de l’or et un appareil considérable. 27Le roi ne voulut pas les recevoir, mais il révoqua tous les engagements antérieurs qu’il avait pris vis-à-vis de Simon et il se retira de lui.

28Il lui envoya Athénobius, un de ses amis, pour s’aboucher avec lui et lui dire : “Vous occupez Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem, qui sont des villes de mon royaume. 29Vous avez dévasté leurs environs, faisant un grand ravage dans le pays, et vous vous êtes rendus maîtres de beaucoup de lieux qui font partie de mes états. 30Maintenant donc, livrez-nous les villes dont vous vous êtes emparés et les tributs des localités dont vous vous êtes rendus maîtres, en dehors du territoire de la Judée. 31Sinon, donnez à la place cinq cents talents d’argent, et, pour les dévastations que vous avez commises et pour les tributs dus par ces villes, cinq cents autres talents[1] : faute de quoi nous irons vous faire la guerre.” 32Athénobius, ami du roi, étant arrivé à Jérusalem, vit la magnificence de Simon, un buffet couvert de vases d’or et d’argent, et la grande pompe dont il était entouré ; il en fut stupéfait et il répéta les paroles du roi.

33Simon lui répondit : “Ce n’est point une terre étrangère que nous avons prise, ni des biens d’autrui dont nous nous sommes emparés ; mais c’est l’héritage de nos pères, qui avait été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis. 34Pour nous, trouvant l’occasion favorable, nous revendiquons l’héritage de nos pères. 35Quant à Joppé et à Gazara que tu réclames, ces deux villes faisaient beaucoup de mal à notre peuple et dans notre pays ; nous donnerons pour elles cent talents.”

Athénobius ne lui répondit pas un mot, 36mais il s’en retourna irrité vers le roi, et lui rapporta la réponse de Simon, la magnificence de sa cour et tout ce qu’il avait vu ; ce qui jeta le roi dans une grande colère.

11. Chap. xv, 37 — xvi, 10 : Victoires des fils de Simon sur Cendébée.Fuite de Tryphon ; désirant le poursuivre, Antiochus laisse Cendébée pour vexer les Juifs (xv, 37-41). Simon charge ses deux fils, Judas et Jean, de prendre sa place pour la lutte (xvi, 1-5). Défaite de Cendébée (xvi, 6-8); Jean poursuit les vaincus (xvi, 9, 10).

37Or, Tryphon s’enfuit sur un navire à Orthosias. 38Le roi nomma Cendébée commandant du littoral, et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers. 39Et il lui ordonna d’établir son camp en face de la Judée, de fortifier Gédor[2], d’en assurer les portes et de guerroyer contre le peuple. Le roi cependant poursuivait Tryphon. 40Cendébée, s’étant rendu à Jamnia, commença à irriter le peuple, à envahir la Judée, à faire des prisonniers et à massacrer. Il fortifia Gédor 41et il y mit des cavaliers et des troupes de pied, pour faire des sorties et infester les chemins de la Judée, comme le roi le lui avait commandé.


Jean monta de Gazara et vint annoncer à son père ce que faisait Cendébée. 2Simon appela ses deux fils aînés, Judas et Jean, et leur dit : “Mes frères et moi, et la maison de mon père, avons combattu les ennemis d’Israël depuis notre jeunesse jusqu’à ce jour, et nous avons souvent réussi par nos mains à sauver Israël. 3Maintenant je suis devenu vieux, et vous, par la grâce divine, vous avez assez d’années ; prenez ma place et celle de mon frère[3] ; allez combattre pour notre nation, et que le secours du ciel soit avec vous !” 4Puis il choisit dans le pays vingt mille combattants et des cavaliers, qui se mirent en marche contre Cendébée ; ils campèrent la nuit à Modin. 5S’étant levés le matin,

  1. 31. Cinq cents talents d’argent d’après la valeur de notre argent monnayé, feraient 4.250.000 fr., s’il s’agit de talents hébreux ; la moitié seulement, en talents grecs.
  2. 39. Gédor (auj. Katrah), l’ancienne Gédéra, à 15 kilom. au nord-ouest d’Azot.
  3. XVI, 3. Assez d’années, pour être des hommes et défendre votre pays. Ce membre de phrase ne se lit pas dans la Vulg. — De mon frère : en syr. de mes frères. La Vulg. a aussi le pluriel : fratres mei ; mais il faut probablement lire, avec l’édition de Complute. fratris mei. Le texte actuel devrait se traduire : et (soyez) mes frères.