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de ces hommes aux mains desquels était livré le salut d’Israël.

63Le vaillant Judas[1] et ses frères eurent une grande gloire devant tout Israël et toutes les nations où leur nom était prononcé. 64On se rassemblait autour d’eux pour les féliciter.

10. Chap. v, 65-68 : Victoires de Judas sur les Iduméens et les Philistins.

65Ensuite Judas se mit en marche avec ses frères pour combattre les fils d’Esaü dans le pays du midi ; il s’empara d’Hébron et des villes de sa dépendance, détruisit ses fortifications et brûla les tours de son enceinte. 66Ayant levé son camp, il alla dans le pays des Philistins et traversa Marésa[2]. 67En ce jour périrent dans le combat plusieurs prêtres qui voulaient faire preuve de bravoure, en prenant part imprudemment à la lutte. 68Puis Judas se dirigea sur Azot, territoire des Philistins ; il démolit leurs autels, brûla les images taillées de leurs dieux et, après avoir pillé les villes, revint dans le pays de Juda.



11. Chap. vi, 1-17 : Mort d’Antiochus Epiphane.Échec en Perse, retour à Babylone (vi, 1-4). Il apprend les défaites de Lysias en Juda (vi, 5-7). Il reconnaît que Dieu le châtie pour ses criminelles entreprises (vi, 8-15). Mort d’Epiphane, avènement d’Eupator (vi, 16, 17).

Cependant, le roi Antiochus parcourait les hautes provinces. Ayant appris qu’il y avait en Perse, dans l’Elymaïde, une ville célèbre par ses richesses en argent et en or,[3] 2avec un temple très riche renfermant des armures d’or, des cuirasses et d’autres armes qu’y avait laissées Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier sur les Grecs, 3il s’y rendit, et il cherchait à prendre la ville et à la piller ; mais il n’y réussit pas, parce que les habitants de la ville eurent connaissance de son dessein. 4Ils se levèrent pour le combattre, et il prit la fuite et se retira avec une grande tristesse, pour retourner à Babylone. 5Alors vint en Perse un messager qui lui annonça la défaite des troupes qui étaient entrées dans le pays de Juda : 6Lysias, s’étant avancé avec une armée très forte, avait dû fuir devant les Juifs, et ceux-ci avaient accru leur puissance en armes, en soldats et en dépouilles enlevées aux armées vaincues ; 7ils avaient détruit l’abomination élevée par lui sur l’autel qui était à Jérusalem, ils avaient entouré le temple de hautes murailles, comme il était auparavant, et fait de même à Bethsur, une de ses villes.[4] 8En apprenant ces nouvelles, le roi fut frappé de terreur, un grand trouble le saisit ; il se jeta sur son lit et tomba malade de tristesse, parce que ses désirs ne s’étaient pas réalisés. 9Il demeura là pendant plusieurs jours, retombant sans cesse dans sa profonde mélancolie. Lorsqu’il se crut sur le point de mourir, 10il appela ses amis et leur dit : “Le sommeil s’est retiré de mes yeux, et le chagrin fait défaillir mon cœur. 11Je me dis : À quel degré d’affliction suis-je arrivé, et dans quel profond abîme suis-je maintenant ! Moi qui étais bon et aimé[5] dans mon empire ! 12Mais maintenant, je me souviens des maux que j’ai faits dans Jérusalem ; j’ai emporté tous les ustensiles d’or et d’argent qui s’y trouvaient, et j’ai envoyé une armée pour exterminer tous les habitants de la Judée sans motif. 13Je reconnais donc que c’est à cause de cela que ces maux m’ont atteint, et voici que je meurs dans une grande affliction sur une terre étrangère.” 14Alors il appela Philippe, un de ses amis, et l’établit sur tout son royaume. 15Il lui donna son diadème, sa robe et le sceau royal, le chargeant d’instruire son fils Antiochus et de l’élever pour la royauté.

16Et le roi Antiochus mourut en ce lieu, l’an cent quarante-neuf. 17Lorsque Lysias eut appris la mort du roi, il établit pour régner à sa place son fils Antiochus, qu’il avait nourri depuis son enfance, et il lui donna le nom d’Eupator.

  1. 63. Le vaillant Judas, Vulg. les hommes de Juda ; viri Juda au lieu de vir Judas.
  2. 66. Marésa, dans la plaine de Juda, sur la route qui conduit de l’Iduinée dans la Philistie ; telle est la leçon de Josèphe et de l’ancienne Italique : comp. II Mach. xii, 35. Le texte grec actuel, avec la Vulg., porte Samariam, que la plupart des interprètes regardent comme une faute de copiste par transposition des lettres.
  3. VI, 1. Elymaide, province de Perse. — Une ville dont l’auteur ignore ou du moins ne donne pas le nom; d’après II Mach. ix, 2, c’était Persépolis. Le texte grec actuel, suivi par la Vulg., porte : il apprit qu’il y avait uns ville nommée Elymais, en Perse. Or aucune ville d’Elymaïs n’existait en Perse, mais bien une province de ce nom (Dan. viii, 2), laquelle, réunie plus tard à la Susiane. forma la satrapie de Suse, aujourd’hui Chuchistân Nous avons adopté dans notre traduction la leçon du codex Alex., reproduite dans plusieurs manuscrits minuscules.
  4. 7. Voy. i, 57.
  5. 11. Bon et aimé : On pourrait cependant traduire : Moi qui étais heureux et entouré d’amis… ; c’est le sens de la Vulg.