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auprès de moi, dans le pays de Chanaan, à une certaine distance d’Ephrata ; et c’est là que je l’ai enterrée sur le chemin d’Ephrata, qui est Bethléem.”

8Alors Israël vit les fils de Joseph, et dit : “Qui sont ceux-ci ?” 9Joseph répondit à son père : “Ce sont mes fils, que Dieu m’a donnés ici.” Et Israël dit : “Fais-les approcher de moi, je te prie, afin que je les bénisse.” 10Car les yeux d’Israël étaient obscurcis par l’âge, et il ne pouvait plus bien voir. Joseph les fit approcher de lui, et Israël les baisa, en les tenant embrassés. 11Et Israël dit à Joseph : “Je ne pensais plus revoir ton visage, et voici que Dieu me fait voir aussi ta postérité !” 12Joseph les retira d’entre les genoux de son père et, s’étant prosterné en terre devant lui, 13Joseph les prit tous les deux, Ephraïm à sa droite, à la gauche d’Israël, et Manassé à sa gauche, à la droite d’Israël, et il les fit approcher. 14Israël étendit sa main droite et la posa sur la tête d’Ephraïm, qui était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé ; c’est à dessein qu’il posa ainsi ses mains, car Manassé était l’aîné[1]. 15Il bénit Joseph, en disant : “Que le Dieu en présence duquel ont marché mes pères Abraham et Isaac, que le Dieu qui m’a nourri depuis que j’existe jusqu’à ce jour, 16que l’ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse ces enfants ! Qu’ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu’ils multiplient en abondance au milieu du pays !”

17Joseph, voyant que son père posait sa main droite sur la tête d’Ephraïm, en eut du déplaisir ; il prit la main de son père pour l’écarter de dessus la tête d’Ephraïm et la porter sur celle de Manassé ; 18et Joseph dit à son père : “Pas ainsi, mon père, car celui-ci est le premier-né : mets ta main droite sur sa tête.” 19Mais son père refusa, en disant : “Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand ; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité deviendra une multitude de nations.” 20Il les bénit donc ce jour-là et dit : “Par toi Israël bénira, en disant : Que Dieu te rende tel qu’Ephraïm et Manassé !” Et il mit Ephraïm avant Manassé.


21Israël dit à Joseph : “Voici que je vais mourir. Mais Dieu sera avec vous, et il vous ramènera dans le pays de vos pères. 22Je te donne, de plus qu’à tes frères, une portion que j’ai prise de la main des Amorrhéens avec mon épée et mon arc.”



4. Chap. xlix, 1-28 : Jacob bénit ses douze fils.Jacob assemble ses fils pour les bénir (xlix, 1) ; Prologue de la bénédiction (xlix, 2) ; Ruben (xlix, 3,4) ; Siméon et Lévi (xlix, 5-7) ;Juda (xlix, 8-12) ; Zabulon (xlix, 13) ; Issachar (xlix, 14, 15) ; Dan (xlix, 16-18) ; Gad (xlix, 19) ; Aser (xlix, 20) ; Nephthali xlix, 21) ; Joseph (xlix, 22-26) ; Benjamin (xlix, 27). Conclusion (xlix, 28).

Jacob appela ses fils et leur dit : “Rassemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera à la fin des jours.

2Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob ;
écoutez Israël, votre père[2].

3Ruben, toi, mon premier-né,
ma force, et le premier fruit de ma vigueur,
supérieur en dignité et supérieur en puissance,
4tu as bouillonné comme l’eau ; tu n’auras pas la prééminence !
Car tu es monté sur la couche de ton père,
et tu as souillé ma couche en y montant ![3]

5Siméon et Lévi sont frères ;
leurs glaives sont des instruments de violence.
6Que mon âme n’entre point dans leur conseil !
Que mon âme ne s’unisse point à leur assemblée !
Car, dans leur colère, ils ont égorgé des hommes,
et, dans leur emportement, ils ont coupé les jarrets des taureaux[4].

  1. C'est à dessein qu’il posa ainsi les mains. D’autres : il croisa les mains, c.-à-d . les bras.
  2. Vigouroux : “Le fond, la trame, pour ainsi dire, de cette prophétie, est fournie en partie par le caractère et les noms des 12 enfants de Jacob, en partie par la promesse divine déjà faite à Abraham, à Isaac et à Jacob, laquelle garantit à Israel la possession de Chanaan et la domination spirituelle sur tous les peuples.”
  3. La tribu de Ruben habita à l’E. du Jourdain ; l’histoire ne mentionne à son avoir ni une grande action, ni un Juge, ni un prophète, ni un grand homme quelconque.
  4. Dans leur emportement, m. à m., dans leur volonté.