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mont Liban, 8aux peuples du Carmel, de Cédar, aux habitants de la Galilée, dans la grande plaine d’Esdrelon, 9à tous ceux qui étaient dans la Samarie, au-delà du fleuve du Jourdain, jusqu’à Jérusalem[1], et dans tout le pays de Gessen jusqu’aux frontières de l’Ethiopie : 10à tous ces peuples, Nabuchodonosor, roi d’Assyrie, envoya des messagers. 11Et tous, d’un commun accord, refusèrent ;[2] ils les renvoyèrent sans présents et n’eurent pour eux que du mépris. 12Alors le roi Nabuchodonosor entra en fureur contre tous ces pays, et jura par son trône et par son royaume de tirer vengeance de toutes ces contrées.[3]


La treizième année du roi Nabuchodonosor, le vingt-deuxième jour du premier mois, il fut décidé dans la maison de Nabuchodonosor, roi d’Assyrie, qu’il se vengerait.[4] 2Et il convoqua tous les anciens, tous ses chefs et ses guerriers, et il tint avec eux un conseil secret. 3Il leur dit que son dessein était de soumettre toute la terre à son empire. 4Ce discours ayant été approuvé de tous, le roi Nabuchodonosor fit venir Holoferne, général en chef de son armée,[5] 5et il lui dit : “Mets-toi en marche contre tous les royaumes d’Occident, et principalement contre ceux qui ont méprisé mon ordre.[6] 6Ton œil n’épargnera aucun royaume, et tu me soumettras toutes les villes fortes.

2. Chap. ii, 7 — iii, 15 : Guerres d’Holoferne jusqu’à son arrivée en Juda.Son départ (ii, 7-11) ; vers la Cilicie (ii, 12, 13), en Mésopotamie (ii, 14) ; vers Damas (ii, 15-18). Beaucoup de peuples lui offrent leur soumission (iii, 1-6), mais rien ne peut adoucir sa férocité (iii, 7-11); la guerre aux emblèmes religieux (iii, 12, 13). Dans la plaine d’Esdrelon (iii, 14, 15).

7Alors Holoferne, ayant appelé les chefs et les officiers de l’armée des Assyriens, enrôla des hommes pour l’expédition, selon l’ordre du roi, au nombre de cent vingt mille fantassins et douze mille archers à cheval. 8Il fit précéder son armée d’une multitude innombrable de chameaux, avec des provisions en abondance pour ses soldats, et d’innombrables troupeaux de bœufs et de moutons. 9Il fit préparer sur son passage du blé de toute la Syrie. 10Il prit de la maison du roi des sommes immenses d’or et d’argent. 11Et il se mit en marche, lui et toute l’armée, avec les chariots, les cavaliers et les archers, qui couvraient la face de la terre, comme des sauterelles.[7] 12Ayant franchi la frontière de l’Assyrie, il arriva aux grandes montagnes d’Angé, qui sont au nord de la Cilicie, et il pénétra dans toutes leurs forteresses et s’empara de tous les retranchements.[8] 13Il emporta d’assaut la célèbre ville de Mélitène,[9] et pilla tous les habitants de Tarse, ainsi que les enfants d’Ismaël qui étaient en face du désert et au sud du pays de Cellon.

14Passant l’Euphrate, il alla en Mésopotamie, et força toutes les places fortes de la contrée, depuis le torrent de Chaboras[10] jusqu’à la mer.

15Ensuite il s’empara de tous les pays limitrophes de l’Euphrate depuis la Cilicie

  1. 9. Après Jérusalem, les LXX ajoutent : “Dans Bétone, Chellus et Cadès, vers le fleuve d’Egypte, Taphnès, Rarnsès et toute la terre de Gésem, jusqu’au delà de Tanis et de Memphis, et vers tous ceux qui habitent l’Egypte jusqu’aux confins d’Ethiopie.” Au lieu de Gésem du grec, ou Gessen du syriaque, la Vulgate a Jessé.
  2. 11. Refusèrent : les LXX sont plus explicites : “Refusèrent de se joindre à lui pour faire la guerre à Arphaxad”.
  3. 12. À ce vers. les LXX ajoutent : “De Cilicie., de Damas, de Syrie, et de tuer par le glaive tous les habitants du pays de Moab, tous les fils d’Ammon, toute la Judée (Alexand. et Sinaït. : Vat., l’Idumée) et tous ceux qui étaient en Éygpte, jusqu’aux frontières des deux mers.” Vient ensuite le récit de la défaite d’Arphaxad, simplement mentionnée dans la Vulg. (i, 5) : “Et il livra bataille avec son armée à Arphaxad en la 17e année de son règne, et il eut l’avantage sur lui dans ce combat, renversa toute l’armée d’Arphaxad, toute sa cavalerie et tous ses chariots. Il se rendit maître de toutes ses villes, parvint jusqu’à Ecbatane, prit ses tours, pilla ses places, et changea sa gloire en opprobre. Il prit Arphaxad dans les montagnes de Ragau, le perça de ses flèches et l’extermina en ce jour là. Ensuite il revint (à Ninive, dit l’Alexandrinus) avec tous ceux qui l’avaient accompagné dans cetie guerre et qui formaient une multitude prodigieuse de guerriers, et ils se livrèrent là au repos et aux festins, lui et son armée, pendant cent vingt jours.”
  4. II, 1. LXX : la dix-huitième année.
  5. 4. Les LXX ajoutent qu’Holoferne était le second après le roi.
  6. 5. Le discours de Nabuchodonosor à Holoferne est beaucoup plus développé dans les LXX.
  7. 11. D’après les LXX, Nabuchodonosor suivait l’armée, d’autre part Holoferne recrutait dans sa marche une foule d’auxiliaires.
  8. 12. Les LXX mentionnent une marche de trois jours avant l’arrivée aux montagnes.
  9. 13. Mélitène (Vulg. Melothi) en Cappadoce ; cette ville donna son nom à la province de Mélitène. Les LXX et la Peschito ajoutent ici que Holoferne ravagea ensuite Phud (pour Phusd), la Pisidie, et Lud, la Lydie. — Tarse (Vulg. Tharsis, en grec Rassis : faute de copiste) ville principale de la Cilicie.
  10. 14. Le Chaboras ou Aborras des Grecs, le Khabour actuel est un affluent gauche de l’Euphrate. Le texte grec l’appelle ici Abrona ou, dans le ms. sinaïtique, Chebron, d’où vient peut-être le Mambre de la Vulg. ; comp. Gen. xiii, 18.