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DEUXIÈME PARTIE.


[XII, 1 — XXII, 54.]
LE SCHISME. LES DEUX ROYAUMES
JUSQU’AUX RÈGNES DE JORAM DE JUDA
ET D’OCHOZIAS D’ISRAËL.

I. — LE SCHISME.
[XII. 1 — XIII, 32.]
1. Chap. xii, 1-25 : Schisme politique.[1]À Sichem : Roboam reçoit les doléances du peuple (xii, 1-5). Roboam consulte les vieillards, mais suit le conseil de ses jeunes compagnons (xii, 6-11), il répond durement au peuple (xii, 12-15). Le peuple se détache de Roboam et élit Jéroboam pour roi, à l’exception des tribus de Juda et de Benjamin (xii, 16-21a). Le prophète Séméias dissuade Roboam de faire la guerre aux Israélites (xii, 21b-24). Sichem et Phanuel (xii, 25).

Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. 2Jéroboam[2], fils de Nabat, ayant appris ce qui se passait, — il était encore en Égypte où il s’était enfui loin du roi Salomon, et Jéroboam demeurait en Égypte, — 3on l’envoya chercher. Alors Jéroboam et toute l’assemblée d’Israël vinrent et parlèrent à Roboam en ces termes : 4“Ton père a rendu notre joug dur ; toi maintenant, allège la dure servitude que nous a imposée ton père, et le joug pesant qu’il a mis sur nous ; et nous te servirons.” 5Il leur dit : “Allez vous-en pour trois jours, et revenez vers moi.” Et le peuple s’en alla.

6Le roi Roboam consulta les vieillards qui s’étaient tenus auprès de Salomon, son père, pendant sa vie, en disant : “Que me conseillez-vous de répondre à ce peuple ?” 7Ils lui parlèrent en disant : “Si aujourd’hui tu es serviable à ce peuple, si tu leur viens en aide, si tu leur réponds et si tu leur dis des paroles bienveillantes, ils seront pour toujours tes serviteurs.” 8Mais Roboam laissa le conseil que lui donnaient les vieillards, et il consulta les jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui se tenaient devant lui. 9Il leur dit : “Que me conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage : Allège le joug que nous a imposé ton père ?” 10Les jeunes gens qui avaient grandi avec lui répondirent en disant : “Tu parleras ainsi à ce peuple qui t’a tenu ce langage : Ton père a rendu notre joug pesant ; toi allège-le-nous ! Tu leur parleras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. 11Eh bien ! Mon père vous a chargés d’un joug pesant, et moi je rendrai votre joug plus pesant encore ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions.”

12Jéroboam et tout le peuple vinrent auprès de Roboam le troisième jour, selon que le roi avait dit : “Revenez vers moi dans trois jours.” 13Le roi répondit durement au peuple. Laissant le conseil que les vieillards lui avaient donné, 14il leur parla selon le conseil des jeunes gens, en ces termes : “Mon père a rendu votre joug pesant, et moi je rendrai votre joug plus pesant encore ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions.” 15Le roi n’écouta donc pas le peuple, car tel était le procédé de Yahweh pour l’accomplissement de la parole que Yahweh avait dite par Ahias de Silo à Jéroboam, fils de Nabat.

16Lorsque tout Israël vit que le roi ne l’écoutait pas, le peuple répondit au roi en ces termes :

“Quelle part avons-nous avec David ?

Nous n’avons point d’héritage avec le fils d’Isaï !
À tes tentes, Israël !

Quant à toi, pourvois à ta maison, David !”

Et Israël s’en alla dans ses tentes. 17Ce fut seulement sur les enfants d’Israël qui habitaient les villes de Juda que régna Roboam.[3] 18Alors le roi Roboam envoya Aduram, qui était préposé aux impôts ;

  1. XII, 1-24. Comp. I Par. x, 1 — xi, 4.
  2. 2. Jeroboam demeurait en Égypte. Les LXX, xi, 43 (voir la note relative à ce verset) donnent une leçon préférable : il revint de l’Égypte (wayyaschob mimmitsraïm, au lieu de wayêschéb bemitsraïm) et vint vers sa ville, etc. Cette leçon est confirmée par II Par. x, 2.
  3. 17. Ce verset manque dans les LXX (Vaticanus).