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8Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons avec lui, 9sachant que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus sur lui d’empire. 10Car sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes, et sa vie est une vie pour Dieu[1]. 11Ainsi vous-mêmes regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ [Notre-Seigneur][2].

12Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, de sorte que vous obéissiez à ses convoitises. 13Ne livrez pas vos membres au péché pour être des instruments d’iniquité, mais offrez-vous vous-mêmes à Dieu comme étant vivants, de morts que vous étiez, et offrez-lui vos membres pour être des 14instruments de justice. 14Car le péché n’aura pas d’empire sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce.

15Quoi donc ! Pécherons-nous, parce que nous ne sommes pas sous la Loi mais sous la grâce ? 16Loin de là ! 16Ne savez-vous pas que, si vous vous livrez à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de l’obéissance à Dieu pour la justice ? 17Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été les esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été enseignée. 18Ainsi, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. — 19Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. — De même que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’injustice, pour arriver à l’injustice, de même livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. 20Car, lorsque vous étiez les esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21Quel fruit aviez-vous alors des choses dont vous rougissez aujourd’hui ? Car la fin de ces choses, c’est la mort[3]. 22Mais maintenant, affranchis du péché et devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle. 23Car le salaire du péché c’est la mort ; mais le don de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus-Christ Notre-Seigneur[4].



3. Chap. vii. — Troisième fruit de la justification. Le chrétien est affranchi de la servitude de la Loi. Le justifié est délié de la Loi par une mort mystique (1-6). Bienfait de cet affranchissement. La Loi, quoique sainte provoque des transgressions (7-13). Impuissance de la Loi dans la lutte de la chair contre l’esprit (14-25).

Ignorez-vous, mes frères — car je parle à des hommes qui connaissent la Loi, — que l’homme est sous l’empire de la loi aussi longtemps qu’il vit ? 2Ainsi une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. 3Si donc, du vivant de son mari, elle épouse un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la loi, en sorte qu’elle n’est plus adultère en devenant la femme d’un autre mari. 4Ainsi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la Loi, par le corps de Jésus-Christ, pour que vous soyez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. 5Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions qui engendrent les péchés, excitées par la Loi, agissaient dans nos membres, de manière à produire des fruits pour la mort. 6Mais maintenant nous avons été dégagés de la Loi, étant morts à la Loi, sous l’autorité de laquelle nous étions tenus, de sorte que nous servons Dieu dans un esprit nouveau, et non selon une lettre surannée.

7Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n’ai connu le péché que par la Loi ; par exemple, je n’aurais pas connu la convoitise, si la Loi ne disait : “Tu ne convoiteras point.” 8Puis le péché, saisissant l’occasion, a fait naître en moi, par le commandement, toutes sortes de convoitises ;

  1. Dans la Vulgate, la virgule devrait être avant, non après peccato.
  2. En J.-C., étant incorporés à J.-C., qui par sa grâce a fait de vous une créature nouvelle (II Cor. v, 17) et vit lui-même en vous (Gal. ii, 20).
  3. Tischendorf ponctue autrement : Quel fruit aviez-vous alors ? (un fruit tel que) vous en rougissez maintenant.
  4. Le salaire strictement dû (grec τὰ ὀψώνια, la solde) que le péché, maître cruel, donne à ses sujets.