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Chap. VI, 3.
Chap. VII, 15.
ACTES DES APÔTRES.

45L’ayant reçu de Moïse, nos pères l’apportèrent, sous la conduite de Josué, lorsqu’ils firent la conquête du pays sur les nations que Dieu chassa devant eux, et il y subsista jusqu’aux jours de David. 46Ce roi trouva grâce devant Dieu, et demanda d’élever une demeure pour le Dieu de Jacob. 47Néanmoins ce fut Salomon qui lui bâtit un temple.[1] 48Mais le Très-Haut n’habite pas dans les temples faits de main d’homme, selon la parole du prophète : 49“Le ciel est mon trône, et la terre l’escabeau de mes pieds. Quelle demeure me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos ?[2] 50N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?” —

51Hommes à la tête dure, incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours au Saint-Esprit ; tels furent vos pères, tels vous êtes. 52Quel prophète vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste ; et vous, aujourd’hui, vous l’avez trahi et mis à mort. 53Vous qui avez reçu la Loi, en considération des anges qui vous l’intimaient, et vous ne l’avez pas gardée !…”[3]


3. Martyre de saint Etienne (54-60).

54En entendant ces paroles, la rage déchirait leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. 55Mais Étienne, qui était rempli de l’Esprit-Saint, ayant fixé les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de son Père. 56Et il dit : “Voici que je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.”[4] 57Les Juifs poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et se jetèrent tous ensemble sur lui. 58Et l’ayant entraîné hors de la ville, ils le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul.[5] 59Pendant qu’ils le lapidaient, Étienne priait en disant : “Seigneur Jésus, recevez mon esprit !” 60Puis s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : “Seigneur, ne leur imputez pas ce péché.” Après cette parole, il s’endormit [dans le Seigneur].

Or, Saul avait approuvé le meurtre d’Étienne.



IV. — PERSÉCUTION GÉNÉRALE CONTRE L’ÉGLISE DE JÉRUSALEM, DISPERSION DES FIDÈLES.
[VIII, 1 — 3.]

Le même jour, une violente persécution éclata contre l’Église de Jérusalem ; et tous, sauf les apôtres se dispersèrent dans les campagnes de la Judée et de la Samarie. 2Des hommes pieux ensevelirent Étienne et firent sur lui de grandes lamentations.

3Et Saul ravageait l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait les hommes et les femmes, et les faisait jeter en prison.
SECTION 2 [VIII, 4 — XII, 25.]
Origines chrétiennes en Palestine et en Syrie.
I. — PREMIERS PAS DE L’ÉGLISE EN DEHORS DE JÉRUSALEM
[VIII 4 — 40.]
Le diacre Philippe annonce l’Évangile aux Samaritains : conversion de Simon le Magicien (viii, 4-13). — S. Pierre et S. Jean en Samarie : le Saint-Esprit donné aux fidèles (14-17) ; condamnation de la simonie (18-24). — Pierre et Jean rentrent à Jérusalem (25). — Philippe baptise un eunuque trésorier de la reine d’Éthiopie (26-40).

4Ceux qui étaient dispersés parcouraient le pays annonçant la parole.

5Philippe[6]
  1. 47. I Rois, vi, 1-38.
  2. 49-50. Texte d’Isaïe cité d’après les LXX.
  3. 53. En considération des anges (εἰς διαταγὰς ἀγγέλων) c’est-à-dire par égard à l’autorité des anges qui vous ont apporté et imposé la Loi. Selon une tradition juive (Josèphe, Ant. xv, 5, 3) dont la première origine semble retracée Deut. xxxiii, 2 (LXX), ce sont les Anges qui auraient apporté la Loi à Moïse (Comp. Gal. iii, 19).
  4. 56. Le Fils de l’homme. Nom messianique qui paraît pour la première fois dans la vision de Daniel, vii, 13 ; Notre-Seigneur se l’est souvent appliqué à lui-même. Les écrivains sacrés du N. T. ne s’en sont servis eux-mêmes que trois fois pour désigner le Sauveur, à savoir ici et dans l’Apocalypse, i, 13 ; xiv, 14.
  5. 58. La lapidation était le supplice des blasphémateurs (Lév. xxiv, 14, 16).
  6. 5. Philippe, le diacre nommé Act. vi, 5, appelé ailleurs évangéliste (xxi, 8), et différent de l’Apôtre de ce nom.