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Chap. XI, 35.
Chap. XII, 4.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

lui répondirent-ils, venez et voyez.” 35Et Jésus pleura. 36Les Juifs dirent : “Voyez comme il l’aimait !” 37Mais quelques-uns d’entre eux dirent : “Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux d’un aveugle-né, faire aussi que cet homme ne mourût point ?”

38Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre : c’était un caveau, et une pierre était posée dessus.[1] 39“Ôtez la pierre”, dit Jésus. Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : “Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là.” 40Jésus lui dit : “Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ?” 41Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus leva les yeux en haut et dit : “Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez exaucé. 42Pour moi, je savais que vous m’exaucez toujours ; mais j’ai dit cela à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est vous qui m’avez envoyé.” 43Ayant parlé ainsi, il cria d’une voix forte : “Lazare, sors !” 44Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : “Déliez-le, et laissez-le aller.”

2. Le Sanhédrin décrète la mort de Jésus. (45-56).

45Beaucoup d’entre les Juifs qui étaient venus près de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce qu’avait fait Jésus, crurent en lui. 46Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les Pharisiens, et leur racontèrent ce que Jésus avait fait. 47Les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent donc le Sanhédrin et dirent : “Que ferons-nous ? Car cet homme opère beaucoup de miracles. 48Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation.” 49L’un d’eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : “Vous n’y entendez rien ; 50vous ne réfléchissez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas.” 51Il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; — 52et non seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés. 53Depuis ce jour, ils délibérèrent sur les moyens de le faire mourir. 54C’est pourquoi Jésus ne se montrait plus en public parmi les Juifs ; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem, et il y séjourna avec ses disciples.[2]

55Cependant la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup montèrent de cette contrée à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier.

56Ils cherchaient Jésus et ils se disaient les uns aux autres, se tenant dans le temple : “Que vous en semble ? Pensez-vous qu’il ne viendra pas à la fête ?” Or, les Pontifes et les Pharisiens avaient donné l’ordre que, si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin qu’ils le fissent prendre.



SECTION 3 [XII.]

Gloire divine de Jésus manifestée dans l’entrée triomphale à Jérusalem.

1. À Béthanie, six jours avant la dernière Pâque, pendant le souper, Marie parfume les pieds du Sauveur (1-8). Beaucoup de Juifs abandonnent le parti des Pharisiens (9-11).

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, le mort qu’il avait ressuscité.[3] 2Là, on lui fit un souper, et Marthe servait. Or, Lazare était de ceux qui se trouvaient à table avec lui.[4] 3Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur très précieux, en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.

    ment (Jean, xi, 33, 38 ; Matth. ix, 30 ; Marc, i, 43 ; xiv, 5) et exprime toujours l’indignation. Quel est ce mouvement d’indignation ? Jésus voit que ce miracle va pousser à bout ses ennemis. De ce miracle même si éclatant ils tireront contre lui un motif de condamnation. Une partie de ceux-là même dont les pleurs le pressent d’agir, seront parmi ceux qui lui feront payer de sa vie le crime d’avoir ainsi manifestement prouvé sa mission.

  1. 38. Une pierre était posée dessus, ou, y était posée, savoir, à l’entrée.
  2. 54. Il y séjourna, jusqu’à la fête de Pâque. Ephrem était situé à 4 ou 5 lieues au nord de Jérusalem, entre Béthel et le mont de la Quarantaine, dans le désert de Juda.
  3. XII. 1. Matth. xxvi, 6 ; Marc, xiv, 3. Le sixième jour avant la Pâque, dépend évidemment de la date de la Pâque. D’après S. Jean, le jour où l’on mangeait la Pâque était cette année-là le vendredi soir. Le repas de Béthanie aurait donc eu lieu le samedi soir.
  4. 2. Dans la maison de Simon le lépreux, au témoignage de S. Matthieu (xxvi, 6).