Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1512

Cette page n’a pas encore été corrigée

long du chemin, et elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. 6Une autre partie tomba sur la pierre, et, aussitôt levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait pas d’humidité. 7Une autre partie tomba parmi les épines, et les épines croissant avec elle l’étouffèrent.[1] 8Une autre partie tomba dans la bonne terre, et ayant levé, elle donna du fruit au centuple. “Parlant ainsi, il disait à haute voix : “Que celui qui a des oreilles entende bien.”

9Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole : 10“A vous, leur dit-il, il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, tandis qu’aux autres, il est annoncé en paraboles, de sorte qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. 11Voici ce que signifie cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu. 12Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent la parole ; mais ensuite le démon vient, et l’enlève de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. 13Ceux en qui on sème sur la pierre, ce sont ceux qui, entendant la parole, la reçoivent avec joie ; mais ils n’ont point de racine : ils croient pour un temps, et ils succombent à l’heure de la tentation. 14Ce qui est tombé sur les épines, représente ceux qui, ayant entendu la parole, se laissent peu à peu étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils n’arrivent point à maturité. 15Enfin, ce qui est tombé dans la bonne terre, représente ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur bon et excellent, la gardent, et portent du fruit par la constance.

16Il n’est personne qui, après avoir allumé une lampe, la couvre d’un vase, ou la mette sous un lit ; mais on la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. 17Car il n’y a rien de caché qui ne se découvre, rien de secret qui ne finisse par être connu et ne vienne au grand jour. 18Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez ; car on donnera à celui qui a ; et à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il croit avoir.”

19La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne purent pénétrer jusqu’à lui à cause de la foule.[2] 20On vint lui dire : “Votre mère et vos frères sont là dehors, et ils désirent vous voir.” 21Il leur répondit : “Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique.”

3. Voyage à Gérasa : Tempête apaisée (viii, 22-25). Le démoniaque et les pourceaux (26-39). Au retour : l’hémorrhoïsse et la fille de Jaïre (40-56)

22Un jour, il arriva que Jésus monta dans une barque avec ses disciples, et leur dit : “Passons de l’autre côté du lac.” Et ils se mirent en mer.[3] 23Pendant qu’ils naviguaient, il s’endormit ; et un tourbillon de vent s’étant abattu sur le lac, leur barque s’emplissait d’eau, et ils étaient en péril. 24S’approchant donc, ils le réveillèrent en disant : “Maître ! Maître ! nous périssons !” S’étant levé, il réprimanda le vent et les flots agités, et ils s’apaisèrent, et le calme se fit. 25Puis il leur dit : “Où est votre foi ?” Saisis de crainte et d’étonnement, ils se disaient les uns aux autres : “Quel est donc celui-ci, qui commande au vent et à la mer, et ils lui obéissent ?”

26Ils abordèrent ensuite au pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée.[4] 27Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était depuis longtemps possédé des démons, il ne portait aucun vêtement et n’avait point d’autre habitation que les sépulcres. 28Aussitôt qu’il eut aperçu Jésus, il poussa des cris et vint se prosterner à ses pieds, disant à haute voix : “Qu’avez-vous à faire avec moi, Jésus, Fils de Dieu, Très-Haut ? De grâce, ne me tourmentez point.” 29En effet, Jésus commandait à l’esprit impur de sortir de cet homme. Bien des fois en effet l’esprit s’en était emparé, et quoiqu’on le gardât lié de chaînes et de fers aux pieds, il rompait ses liens, et le démon le chassait dans les lieux déserts. 30Jésus lui demanda : “Quel est ton nom ?” Il lui dit : “Je m’appelle Légion” ; car beaucoup de démons étaient entrés en lui. 31Et ces démons priaient Jésus de ne pas leur commander d’aller dans l’abîme. 32Or, il y avait là un nombreux troupeau de porcs qui paissaient sur la montagne ; ils le prièrent de leur permettre d’y entrer, et il le leur permit. 33Sortant donc de cet homme ils entrèrent dans les pourceaux ; et le troupeau, prenant sa course, se précipita par les pentes escarpées dans le lac, et s’y noya. 34A cette vue, les gardiens s’enfuirent, et en portèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne. 35Les habitants sortirent pour voir ce qui était arrivé : ils vinrent à Jésus, et trouvèrent l’homme de qui les démons étaient sortis, assis à

  1. 7. Matth. x, 26.
  2. 19. Matth. xii, 46 ; Marc, iii, 31.
  3. 22. Matth. viii, 18 ; Marc, iv, 35.
  4. 26. Matth. viii, 28 ; Marc, v, 1.