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pour le faire périr ; si vous pouvez quelque chose, ayez pitié de nous et secourez-nous.” 22Jésus lui dit : “Si vous pouvez (croire), tout est possible à celui qui croit.” 23Aussitôt le père de l’enfant s’écria, disant avec larmes : “Je crois (Seigneur) ; venez au secours de mon incrédulité” 24Jésus, voyant le peuple accourir en foule, menaça l’esprit impur, en disant : “Esprit sourd et muet, je te le commande, sors de cet enfant, et ne rentre plus en lui.” 25Alors, ayant poussé un grand cri, et l’ayant agité avec violence, il sortit, et l’enfant devint comme un cadavre, au point que plusieurs disaient : “Il est mort.” 26Mais Jésus, l’ayant pris par la main, le fit lever, et il se tint debout.

27Lorsqu’il fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : “Pourquoi n’avons-nous pu chasser cet esprit ?” 28Il leur dit : “Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne.”

6. Dernier passage en Galilée : Instructions aux Apôtres sur la Passion, l’humilité, le zèle sans jalousie, la charité, le scandale, l’enfer (29-49).

29Étant partis de là, ils cheminèrent à travers la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sût[1], 30car il enseignait ses disciples et leur disait : “Le fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes, et ils le feront mourir, et le troisième jour après sa mort il ressuscitera.” 31Mais ils ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l’interroger.

32Ils arrivèrent à Capharnaüm. Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : “De quoi parliez-vous en chemin ?”

33Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand. 34Alors ils s’assit, appela les Douze et leur dit : “Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous.” 35Puis, prenant un petit enfant, il le mit au milieu d’eux ; et après l’avoir embrassé, il leur dit[2] : 36“Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n’est pas moi qu’il reçoit, mais celui qui m’a envoyé.”

37Jean, prenant la parole, lui dit : “Maître, nous avons vu un homme qui ne va pas avec nous, chasser les démons en votre nom, et nous l’en avons empêché. — 38Ne l’en empêchez pas, dit Jésus ; car personne ne peut faire de miracle en mon nom, et aussitôt après parler mal de moi. 39Qui n’est pas contre nous[3], est pour nous.

40Car quiconque vous donnera un verre d’eau en mon nom, parce que vous êtes au Christ, je vous le dis, en vérité, il ne perdra pas sa récompense. 41Et quiconque sera une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne, et qu’on le jetât dans la mer.

42Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la : mieux vaut pour toi entrer mutilé dans la vie, que d’aller, ayant deux mains, dans la géhenne, dans le feu inextinguible, 43là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 44Et si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le : mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d’être jeté, ayant deux pieds, dans la géhenne du feu inextinguible, 45là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 46Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le : mieux vaut pour toi entrer avec un seul œil dans le royaume de Dieu, que d’être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne du feu, 47là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 48Car tout homme sera salé par le feu, et toute offrande sera salée avec du sel[4]. 49Le sel est bon ; mais si le sel s’affadit, avec quoi lui donnerez-vous de la saveur ? Gardez bien le sel en vous, et soyez en paix les uns avec les autres.”

  1. 29. Matth. xvii, 21 ; Luc, ix, 44.
  2. 35. Il leur dit : suppléez ici les versets 3 et 4 de Matth. xviii.
  3. 39. Contre nous. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs : contre vous.
  4. 48. Passage particulièrement difficile qui a donné lieu à de nombreuses interprétations. La plus suivie est la suivante. D’après Lévit. ii, 13 (comp. Ezéch. xliii, 24), toute offrande faite à Dieu devait être assaisonnée de sel, en signe de l’incorruptibilité, c’est-à-dire de la perpétuité de l’alliance de Dieu avec Israël. Sens : Tout homme condamné à la géhenne sera salé par le feu ; le feu de l’enfer sera pour lui comme un sel qui, le préservant de la corruption, le dévorera sans le consumer. Et toute offrande, dans le sens figuré (Rom. xii, 1), tout chrétien qui aura pratiqué la mortification et le renoncement, sera salé avec du sel, sera également incorruptible, mais dans la gloire, dans l’éternelle béatitude. (Schegg, Patrizi.).